Google semble bel et bien dans le viseur des autorités quoiqu’elle fasse. L’une des trois plaintes visant la firme de Mountain View outre-Atlantique s’oriente maintenant vers son projet Privacy Sandbox, dont le but est de remplacer les cookies tiers avec des outils moins invasifs pour la vie privée des utilisateurs.

À l’instar de Safari et de Firefox, Google va en effet arrêter de prendre en charge les cookies tiers sur Chrome, le navigateur le plus populaire au monde. Si cette démarche a été saluée par de nombreux défenseurs de la vie privée, elle inquiète néanmoins les annonceurs ; les cookies étant un moyen très efficace pour ensuite réaliser du ciblage publicitaire.

Il y a peu, Google a annoncé mettre entièrement fin au traçage individuel au profit d’un système lui permettant de regrouper des informations sur des groupes de personnes selon leur tranche d’âge, leurs intérêts, etc. « Les gens ne devraient pas avoir à accepter d’être suivis sur le web afin de bénéficier des avantages d’une publicité pertinente. Et les annonceurs n’ont pas besoin de suivre les consommateurs individuels sur le web pour bénéficier des avantages de la publicité numérique en termes de performance », affirmait alors David Temkin, dirigeant de l’Ads Privacy and Trust chez Google.

Il semblerait néanmoins qu’un groupe de 15 procureurs généraux américains, menés par celui du Texas, Ken Paxton, voient d’un très mauvais œil le nouveau programme du géant de la tech. Ces derniers avaient déposé plainte à son encontre en décembre 2020, en prenant principalement pour cible les technologies utilisées par Google pour réaliser son ciblage publicitaire. Comme le rapporte The Verge, le document de plainte vient d’être mis à jour par les plaignants, et comporte désormais des accusations à l’encontre du Privacy Sandbox.

Un marteau de justice.

Google est visé par trois plaintes antitrust outre-Atlantique. Image : Tingey Injury Law Firm / Unsplash

Selon les procureurs, la démarche de Google est intéressée et n’est qu’une façade pour abuser davantage de sa position dominante : « Le nouveau plan de Google consiste, en substance, à isoler toute la partie de l’internet à laquelle les consommateurs accèdent par le biais du navigateur Chrome de Google », peut-on lire dans le document de plainte. Ce dernier atteste également que la firme de Mountain View « tente de cacher ses véritables intentions derrière un prétexte de confidentialité », et qu’elle « ne met pas réellement un terme au profilage des utilisateurs ou à la publicité ciblée, elle place le navigateur Chrome au centre du suivi et du ciblage ».

« Les dernières affirmations du procureur général Paxton décrivent de manière erronée de nombreux aspects de notre activité, notamment les mesures que nous prenons dans le cadre de l’initiative Privacy Sandbox pour protéger la vie privée des personnes qui naviguent sur le Web. Ces efforts ont été salués par les défenseurs de la vie privée, les annonceurs et nos propres rivaux comme un pas en avant dans la préservation de la vie privée des utilisateurs et la protection des contenus gratuits. Nous nous défendrons fermement contre les allégations sans fondement du procureur général Paxton devant les tribunaux », a quant à lui déclaré un représentant de Google.

Pour rappel, l’entreprise est sous le coup de deux autres inculpations, d’une ampleur bien plus importante, en relation avec ses activités publicitaires et son moteur de recherche.