Décidément, les autorités chinoises comptent bien donner du fil à retordre aux entreprises fondées par Jack Ma, Alibaba et Ant Group. D’après le Wall Street Journal, Pékin vient de demander au géant de l’eCommerce de se séparer des actifs dont il dispose dans le domaine des médias.

Toujours selon le média américain, le Parti communiste n’apprécie que très guère l’influence que détient Alibaba à travers les nombreuses entreprises médiatiques dans lesquelles il a investi. Le gouvernement voit ainsi la présence de la firme dans ce secteur comme un obstacle à franchir pour sa propre propagande. Pour rappel, Alibaba a racheté, en 2016, le South China Morning Post, quotidien anglophone originaire de Hong Kong très renommé en Empire du Milieu et dans le reste du monde.

L’entreprise détient également des parts dans le site d’informations technologiques 36Kr, et s’est aussi diversifiée en acquérant près de 2,6 milliards de dollars dans la plateforme vidéo Bilibili, particulièrement populaire auprès des jeunes chinois. Alibaba possède en outre une participation à hauteur de 3,5 milliards de dollars dans Weibo, le Twitter chinois. D’ailleurs, ce dernier a été réprimandé par les autorités au mois de juin 2020 pour ne pas avoir respecté l’ordre de communication en ligne, suite à une affaire avec un dirigeant d’Alibaba.

Une photographie de Jack Ma.

Les autorités s’en prennent aux entreprises de Jack Ma depuis plusieurs mois. Image : Image : Wikimédia / Foundations World Economic Forum

De son côté, le géant chinois nie toute influence auprès des médias qu’il détient : « L’objectif de nos investissements dans ces entreprises est de fournir un soutien technologique pour la mise à niveau de leurs activités et de favoriser les synergies commerciales avec nos activités commerciales principales. Nous n’intervenons pas et ne nous impliquons pas dans les opérations quotidiennes ou les décisions éditoriales de ces entreprises », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Cette nouvelle requête de la part de Pékin s’inscrit dans un projet bien plus vaste pour reprendre le contrôle sur l’empire technologique construit par Jack Ma, passé de héros national chinois à paria en quelques mois seulement. En effet, les autorités ont suspendu l’introduction en Bourse d’Ant Group, puis obligé la fintech à se restructurer, tout en enquêtant sur des pratiques anticoncurrentielles d’Alibaba, pour lesquelles l’entreprise va écoper d’une amende record.

Pour l’heure néanmoins, on ignore encore si le gouvernement exige qu’Alibaba se sépare de l’intégralité de ses actifs dans les médias, ou seulement de certains d’entre eux, et si d’autres mastodontes comme Tencent ou ByteDance seront visés par une demande similaire.