Un décret pour préparer l’arrivée de la mise en place de la carte nationale d’identité électronique a été publié le 14 mars au Journal officiel. C’est à partir du 2 août 2021, que la carte nationale d’identité électronique (CNIe) verra le jour en France, même si elle ne sera pas rendue obligatoire. Ce nouveau document aura d’abord un rôle au niveau européen pour prouver notre identité. Puis dans un second temps, cette carte électronique pourra stocker nos données personnelles.

Les premiers documents seront délivrés le 2 août 2021

Pour développer cette carte nationale d’identité électronique, le gouvernement compte s’appuyer sur nos données biométriques. Cette carte pourrait permettre de stocker des éléments biométriques, une photo numérisée et deux empreintes digitales. Un cachet électronique visible permettra d’authentifier le document. Sur ce dernier, figureront les informations suivantes : le nom de famille, le premier prénom, le sexe, la nationalité, le lieu et la date de naissance.

Le recto de la nouvelle carte d’identité nationale électronique. Capture d’écran : BFM

Le verso de la nouvelle carte d’identité nationale électronique. Capture d’écran : BFM

On pourrait se demander pourquoi lancer une carte d’identité nationale électronique. Selon le ministère de l’Intérieur : « la CNIe permettra de protéger la population contre l’usurpation d’identité ». C’est probable. Le lancement de la carte nationale d’identité électronique intervient également à un moment où l’Union européenne veut renforcer la sécurité des titres d’identité. Un nouveau règlement entrera justement en vigueur le 2 août 2021…

Quels risques avec une carte nationale d’identité électronique ?

Il faut dire que la France est l’un des cinq derniers États membres de l’Union européenne à ne pas disposer d’une carte d’identité électronique. En Corée du Sud, il existe même un permis de conduire numérique alimenté par la blockchain. Certaines dispositions vont cependant évoluer par rapport à la carte d’identité traditionnelle que nous connaissons tous. En effet, sa durée de validité est ramenée à dix ans, au lieu de quinze. Le recueil des empreintes digitales devient obligatoire, sauf pour les mineurs de douze ans, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.

Selon le ministère de l’Intérieur, vous pourrez tout de même refuser que l’image numérisée de vos empreintes digitales soit conservée plus de 90 jours à compter de la date de délivrance de la carte nationale d’identité électronique. La CNIL reste perplexe face à cette décision du gouvernement. La Commission nationale de l’informatique et des libertés a notamment souhaité apporter quelques recommandations à propos du stockage et de la sécurisation des données personnelles.

On peut notamment lire dans la déclaration de la CNIL qu’il serait judicieux de confier les moyens de déchiffrement des données à un tiers. Une technique qui permettrait d’empêcher le ministère de l’Intérieur ou le tiers d’avoir le seul accès aux données. Une recommandation qui permettrait de : « relever le niveau de sécurité des données et de protection de la vie privée, ainsi que de limiter le risque que le traitement soit transformé en une base d’identification des individus ».