Selon le Financial Times, les enquêteurs de la Commission européenne auraient un mal fou à comprendre le fonctionnement des algorithmes d’Amazon. L’organe de régulation tente d’analyser le comportement d’Amazon vis-à-vis des vendeurs tiers présents sur sa marketplace. Pour le moment, la Commission n’arrive pas à trouver les preuves nécessaires pour condamner le géant américain.

La Commission européenne tente de décrypter les algorithmes d’Amazon

Cette enquête menée par la Commission européenne devait permettre de pointer du doigt les pratiques anticoncurrentielles de l’entreprise de Jeff Bezos. Par manque d’information, mais aussi de compétence, les enquêteurs n’arrivent pour le moment pas à leurs fins. Cet été, l’Union européenne accusait Amazon d’avoir utilisé les données de ses vendeurs tiers pour leur faire concurrence. Une pratique évidemment interdite.

Dans le détail, le géant du e-commerce américain est accusé d’avoir utilisé des données de ses vendeurs pour fabriquer ses propres produits. Certains cadres hauts placés d’Amazon seraient directement concernés dans cette affaire. La Commission européenne souhaite évidemment faire la lumière sur ces dénonciations. Cependant, pour le moment l’organe de régulation européen a quelques difficultés à rassembler suffisamment de preuves pour affirmer qu’Amazon a bien adopté un comportement anticoncurrentiel.

Au cœur du problème rencontré par la Commission européenne : les algorithmes d’Amazon. Les données en question seraient utilisées par les algorithmes pour « calibrer les offres de détail et les décisions commerciales stratégiques ». Une technique qui permettrait à Amazon de ne pas tomber dans certains pièges en se servant de l’expérience de ses concurrents. Un moyen, donc, de se servir de sa position dominante sur le marché, au détriment des vendeurs tiers présents sur sa marketplace.

Un problème fréquent depuis quelques années

Comme le précise Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de la concurrence : « les conditions de concurrence sur la plateforme d’Amazon doivent être équitables. Ses règles ne devraient pas favoriser artificiellement les offres de vente au détail d’Amazon ou avantager les offres de détaillants qui utilisent ses services logistiques et de livraison ». Pour le moment, les enquêteurs de la Commission européenne n’arrivent pas comprendre en détail le fonctionnement des algorithmes.

Les personnes en charge du dossier précisent que : « en pratique, il est impossible d’accéder au code source en raison de la protection du secret commercial ». Une situation à laquelle la Commission est régulièrement confrontée. Un juriste interrogé par le Financial Times a déclaré que : « les affaires impliquant des algorithmes sont complexes. L’Union européenne n’a pas à dicter le fonctionnement d’un code informatique. C’est à l’entreprise qui utilise l’algorithme de fournir un résultat équitable ».

Une difficulté supplémentaire dans le cadre d’une enquête antitrust face aux géants du numérique, qui montre le décalage qui peut exister entre la volonté de la Commission européenne à encadrer les pratiques anticoncurrentielles, et la réalité des faits. Bruxelles n’a cependant pas l’intention d’abandonner.