Washington et Pékin veulent apaiser les tensions qui existent depuis quelques années entre les deux pays au niveau technologique. Comme l’explique le South China Morning Post : pour cela, les États-Unis et la Chine ont décidé de créer un groupe de travail sur les semi-conducteurs, dont l’objectif sera de réfléchir à meilleur approvisionnement. Ce groupe se réunira tous les six mois pour se tenir au courant des dernières avancées technologiques.
Un groupe de travail pour atténuer la pénurie de semi-conducteurs
La China Semiconductor Industry Association (CSIA), une association soutenue par l’État qui regroupe 774 entreprises chinoises de l’industrie des puces, a déclaré jeudi 11 mars qu’un groupe de travail avait été mis en place avec des entreprises américaines afin d’apaiser les tensions et d’unir leurs forces. Une voie de communication sera donc possible désormais sur des questions telles que les contrôles à l’exportation ou la sécurité de la chaîne d’approvisionnement.
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Plusieurs analystes disaient depuis quelques jours que Joe Biden pourrait assouplir certaines restrictions commerciales à l’encontre des entreprises chinoises. La création de ce groupe de travail va précisément dans le même sens. Le nouveau président américain va tenter de renouer de bonnes relations commerciales avec son rival chinois. Peut-être va-t-il même défaire les restrictions imposées par le précédent gouvernement… Pour l’instant, l’objectif est avant tout d’atténuer la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
Des signes encourageants pour la relation sino-américaine
La CSIA précise que : « ce groupe de travail vise à promouvoir une compréhension et une confiance mutuelles plus profondes entre les industries chinoise et américaine des semi-conducteurs, afin de résoudre les problèmes par le dialogue et la coopération ». La Semiconductor Industry Association (SIA), l’homologue de la CSIA basé à Washington, approuve évidemment cette décision. Une dizaine d’experts de chacun des deux pays se réuniront tous les six mois pour se tenir mutuellement informés des politiques de Pékin et de Washington en matière de technologie et de restrictions commerciales.
Selon William Deng, analyste chez UBS à Hong Kong : « la création de ce groupe de travail pourrait contribuer à améliorer la communication dans la chaîne de valeur des semi-conducteurs en Chine et aux États-Unis ». Même si les restrictions américaines demeurent (pour le moment), une meilleure communication entre les deux pays devrait contribuer à atténuer les perturbations de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs.
Une annonce faite quelques heures seulement après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan aient annoncé une rencontre la semaine prochaine en Alaska avec le plus haut responsable de la politique étrangère chinoise Yang Jiechi, et le ministre des affaires étrangères Wang Yi. Selon Antony Blinken : « la Chine est le seul pays qui a la puissance économique, diplomatique, militaire et technologique pour défier sérieusement le système international stable et ouvert. Notre relation avec la Chine sera compétitive quand elle doit l’être, collaborative quand elle peut l’être et conflictuelle quand elle doit l’être ».