Blade, maison-mère de Shadow, a entamé des procédures de redressement judiciaire en France et aux États-Unis. S’estimant « victime de son succès », le service de cloud computing français cherche désormais à trouver un repreneur « afin que la dette nécessaire à l’émergence de notre technologie ne soit plus un frein à notre développement », a-t-il expliqué un billet de blog.

Shadow doit désormais payer la rançon de la gloire

En raison de la crise sanitaire, l’année 2020 aura été charnière pour de nombreux secteurs, et celui du cloud computing n’aurait pas fait exception à la règle à en croire la situation dans laquelle se trouve Shadow aujourd’hui. Dans un communiqué, la firme a notamment expliqué que la pandémie à créer une telle demande pour son service, qu’elle n’était désormais plus en capacité de la combler : « Depuis cinq ans, des milliers d’utilisateurs, dont deux tiers à l’international, ont été séduits et se sont abonnés à notre service. Des milliers d’autres attendent leur tour, alors que la demande continue d’augmenter malgré les délais qui s’allongent ».

L'illustration d'un homme en train de jouer aux jeux vidéo à travers l'offre cloud computing de Shadow.

Shadow est un service français qui se présente comme étant un PC gamer basé sur la technologie du Cloud. Image : Shadow

Shadow aurait notamment des difficultés à accéder aux composants matériels dont elle a besoin, comme par exemple les cartes graphiques, pour construire davantage de serveurs et ainsi augmenter ses capacités. La faute à la Covid-19 qui a fragilisé les chaînes de transports et d’approvisionnements.

Parallèlement, les comptes se vident. Interrogé par Gizmodo au mois de février dernier, Florian Giraud, vice-président de Shadow, confiait : « Shadow a moins bien réussi à construire une entreprise rentable : le développement de ce produit extraordinaire s’est avéré plus coûteux que prévu – avec des dettes qui nous freinent maintenant. Par conséquent, Shadow manque de fonds et de marges financières pour investir davantage et répondre à une demande de service en croissance rapide ». Actuellement, les besoins financiers de l’entreprise sont évalués entre 30 et 35 millions d’euros.

Plusieurs repreneurs se seraient déjà manifestés

Pour palier à cette situation critique, Shadow aurait ainsi entamé une procédure de redressement judiciaire. Grâce à cela, l’entreprise peut poursuivre son développement, tout en tenant les créanciers à l’écart le temps qu’une solution durable soit mise en place.

La solution, justement, viendrait de la reprise de la firme par un acteur tiers. Shadow explique : « Nous engageons une opération qui permettra de repartir du bon pied, fort de notre technologie et adossé à un investisseur solide. Cette opération d’adossement à un nouvel investisseur passe par l’étape inévitable d’une procédure collective, en France et aux Etats-Unis, qui nous donnera les meilleures chances de faire vivre la promesse de nos débuts ».

D’après NextInpact, « plusieurs repreneurs ont déjà montré leur intérêt pour l’entreprise, notamment des acteurs français du monde des télécoms et du réseau ». Des informations qui se sont confirmées seulement quelques jours plus tard, puisque sur Twitter, Octave Klaba, fondateur d’OVH, a affirmé qu’il ferait « une offre de reprise (…) dans l’objectif de développer une alternative européenne à Office365 / G-Suite ».

Si l’issue semble toute trouvée, il reste désormais à savoir quelle offre formulée trouvera grâce aux yeux de Shadow. Une question qui devrait trouver sa réponse d’ici quelques semaines.