Mardi, la jeune start-up (fondée en 2012) a annoncé avoir levé 265 milliards de dollars ce qui la valorise à 39 milliards de dollars. Elle devient ainsi la deuxième licorne américaine derrière SpaceX valorisée elle à 74 milliards de dollars.

Encore peu connue du grand public en France, Instacart a pourtant déjà l’allure d’un géant. Ce qui était autrefois un service de confort permettant de se faire livrer ses courses depuis son canapé, est devenu avec la pandémie une nécessité pour certaines personnes ne pouvant/souhaitant se déplacer dans des zones à risque. « L’année dernière a inauguré une nouvelle normalité, en changeant la façon dont les gens font leurs courses et achètent des marchandises », a déclaré Nick Giovanni, directeur financier d’Instacart. En 5 mois, la plateforme spécialisée dans la commande et la livraison de courses à domicile a doublé sa valorisation boursière après une première levée de fonds de 200 millions de dollars en octobre. Elle était à ce moment-là valorisée à 17,7 milliards de dollars.

Au même titre qu’Uber ou Deliveroo, Instacart met en relation des vendeurs (magasins/épiceries de quartier) à des particuliers. À la différence d’un e-retailer classique qui récupère les produits dans un lieu unique, Instacart ne possède aucun entrepôt. Elle se contente de réunir différentes enseignes au sein de sa plateforme, et ce sont des travailleurs indépendants (appelés personal shopper) qui vont faire les courses dans chaque boutique à la place du particulier avec la promesse de se faire livrer en moins d’une heure.

Un service donc idéal en période de confinement qui vient concurrencer frontalement Amazon avec son service Amazon Fresh et sa chaîne de magasins Whole Foods. L’entreprise livre des marchandises provenant de 600 détaillants dans 45 000 magasins aux États-Unis et au Canada. Elle a également dû recruter à tour de bras pour satisfaire la demande : 500 000 personal shoppers travaillent désormais pour elle. Instacart a également étendu ses activités au-delà de l’épicerie pour inclure des fournitures de bureau, des articles de sport ou des médicaments sur ordonnance. Elle a ainsi noué de nombreux partenariats avec des chaînes de magasins physiques ayant du mal à faire le poids face à Amazon, comme Staples, Aldi ou Best Buy. Le géant Walmart a même signé un partenariat en août dernier avec la start-up.

Captures d’écran de l’application Instacart lors d’une commande de produits chez Best Buy

Instacart s’est associé avec Best Buy pour la livraison de produits électroniques le jour même.



Avec tout cet argent frais, Instacart, souhaite continuer à développer son offre en proposant de nouvelles fonctionnalités et accélérer le déploiement des Instacart Ads, sa plateforme de publicité, qui permet aux annonceurs de promouvoir leurs produits auprès des clients. Nick Giovanni explique que « l’épicerie représente la plus importante catégorie de ventes au détail au monde avec des dépenses annuelles de 1 300 milliards de dollars rien qu’en Amérique du Nord, et elle n’en est encore qu’aux premières étapes de sa transformation numérique ».

D’après certaines rumeurs cette levée de fonds devrait également permettre à la société de préparer son entrée en bourse. Néanmoins avec une telle croissance il ne serait pas étonnant non plus de la voir débarquer prochainement en France.