Nous avons échangé avec Christophe Ceze, directeur général d’IFS France, sur les grandes tendances à venir en matière de digitalisation des entreprises en 2021. Un nouvel épisode de Culture Numérique pour découvrir les mutations à venir dans l’environnement professionnel et comprendre les changements technologiques que 2021 nous réserve.

La transformation digitale doit être en phase avec l’entreprise

Comme l’explique Christophe Ceze : « quasiment 100% des répondants à notre étude disent qu’il faut anticiper et ne pas se transformer quand on est obligés de le faire. Les collaborateurs ne veulent pas d’un projet qui ne serait pas en phase avec leur métier. C’est un point important. Aussi, 64% des entreprises ont répondu qu’elles souhaitent obtenir des retours sur investissement rapides. C’est une tendance qui s’accélère, la mise en place de projets avec des phases de « quick wins », plutôt que des grandes transformations sur des échelles de temps très longues. L’idée est de mettre en place des projets plus pragmatiques, sans effet tunnel, en impliquant les collaborateurs métiers très tôt dans le process ».

L’étude montre également que les nouvelles générations de travailleurs qui entrent dans les entreprises attendent d’avoir autant de simplicité qu’ils en ont sur leur smartphone, sur leurs applications professionnelles. C’est là tout le défi des éditeurs de logiciels, et un des éléments clés sur lequel IFS a mis l’accent. Comme l’explique Jérémy Jeanjean, Manager avant-vente chez IFS : « si on apporte à l’utilisateur final une solution simple et agréable à utiliser, on réduira considérablement la friction et la résistance au changement. C’est central pour réussir sa transformation digitale ».

Les cycles d’adoption évoluent au fil des années

Avant le numérique, il fallait 15 ans pour transformer une entreprise. Les cycles d’adoption des nouvelles technologies s’accélèrent, notamment dans le domaine de l’ERP. Comme l’explique Christophe Ceze : « la majorité de nos clients souhaitent adopter une approche pragmatique. Les entreprises ne veulent plus de très longs projets de transformation digitale sur 5 ou même 10 ans, et encore moins dans des approches « Big bang ». Nos clients veulent des phases de projets de 12 à 18 mois maximum. Pour y parvenir, le premier élément est la capacité de la solution à répondre en standard aux besoins métiers, mais la motivation et l’implication des collaborateurs est également clé. Pour cela il faut proposer une solution agile et centrée autour de l’usage des travailleurs. Les projets de transformation digitale demandent un véritable suivi, notamment en termes de management ».
En 2021, il y aura des changements technologiques profonds. On pense notamment à la data. Cependant, les données personnelles ne pourront servir les entreprises que si elles sont récoltées avec un objectif précis. C’est l’avis de Jérémy Jeanjean qui affirme que : « pendant des années, nous avons collecté des milliards de données sans avoir réellement les moyens de les rendre intelligibles. Aujourd’hui, les solutions permettent d’en tirer toute la valeur. Si je prends un exemple très concret, collecter de la data c’est par exemple comprendre un changement de vibration sur une machine et déclencher une action sur cette machine avant qu’elle ne tombe en panne. Aujourd’hui, la data permet de tirer des informations extrêmement pertinentes, les entreprises ne doivent pas passer à côté ».

La data : de grandes mutations à venir en 2021

Parmi les grandes mutations à venir, on pense évidemment à la 5G. Pour Christophe Ceze, la 5G est un outil qui peut considérablement accélérer la transformation numérique des entreprises, en développement fortement les capacités des solutions de mobilité. Il explique que :  » la 5G va notamment permettre l’assimilation de la data et un traitement beaucoup plus efficace par les personnes ayant besoin de travailler en mobilité « . L’utilisation des données avec la 5G peut révolutionner le secteur de l’aéronautique. Jérémy Jeanjean prend l’exemple de leur client Rolls-Royce : « la data va permettre de prédire les moments pendant lesquels les aéronefs devront passer à la maintenance. L’objectif est de réduire le cycle de maintenance et pour ça, il faut être capable d’anticiper. Les données peuvent justement permettre de réduire le temps d’arrêt des avions ».
Depuis plusieurs années on se demande quel sera l’impact de la transformation numérique sur la place de l’humain dans les entreprises. Christophe Ceze est convaincu que :  » de nombreux métiers vont se transformer, l’intelligence artificielle va faire évoluer certaines tâches. L’analyse va devenir centrale dans le domaine de la data et l’homme va devoir trouver sa place pour exploiter au mieux ces nouvelles possibilités. Cette crainte de la suppression d’emplois est compréhensible, mais généralement on observe plutôt une évolution et de nouvelles opportunités. Je pense que la transformation digitale et la robotisation vont aider l’humain à aller plus loin dans son épanouissement professionnel ».
Retrouvez les prédictions IFS pour 2021 sur le blog IFS : https://blog.ifs.com/