Le 20 février 2021, la commission de régulation des banques et assurances chinoise a émis de nouvelles règles sur les prêts bancaires, visant particulièrement ceux attribués par des fintech. Rapporté par Reuters, le texte s’attaque avant tout aux pratiques des services bancaires numériques, comme celui d’Alibaba : Alipay. Pour cause, les géants de la tech ont mis en place un modèle d’attribution de microcrédits comportant peu de risques pour eux, mais beaucoup plus pour l’emprunteur et le prêteur, soit les banques traditionnelles, la plateforme servant juste d’intermédiaire.

Avec cette nouvelle loi, lors d’un prêt attribué conjointement par une banque commerciale et une fintech, les deux doivent participer au capital. Avant, les fintech laissaient reposer la majorité des risques sur les banques commerciales en ne participant pas au capital prêté. Avec le nouveau texte de loi, les plateformes doivent investir au moins 30% du capital d’un prêt, et les banques ne peuvent plus dépasser 25% de leur capital net en attribution de prêts. Pour Alipay et ses pairs, la loi va donc les contraindre à consacrer une partie de leurs capitaux aux prêts bancaires qu’ils accordent.

Cela fait plusieurs mois que le gouvernement chinois se penche sur les activités des banques en ligne. En effet, entre des réglementations peu contraignantes et des acteurs bancaires pas assez établis, des géants tels qu’Alibaba ont dicté leurs propres règles. Sans surprise, elles sont à leur avantage. Face à cette situation, en décembre 2020, le président de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances (CBIRC) annonçait renforcer « le contrôle des risques ». Quelques jours avant la nouvelle année, Ant Group a été sommée par les autorités de revoir ses services financiers. En janvier 2021, la banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé ouvrir une enquête sur la concurrence visant les entreprises de paiement non bancaire.

Avec l’instauration de la nouvelle loi, ce sont toutes ces affaires qui se concrétisent au profit d’un cadre juridique plus contraignant pour les acteurs du numérique, et plus sûr pour le système bancaire. Les entreprises ont jusqu’au 17 juillet 2022 pour se conformer à la réglementation.