Suite aux attaques informatiques des hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône, Emmanuel Macron a annoncé lors d’une visioconférence jeudi 18 février, un plan de lutte contre la cybercriminalité d’un milliard d’euros appliqué d’ici 2025.

Les 8 et 15 février derniers, deux attaques ont ciblé ces deux hôpitaux paralysant leur réseau en chiffrant leurs données et demandant une rançon afin de rétablir leurs systèmes. Ce n’est pas la première fois que des hôpitaux sont ciblés par des attaques de ce type, mais ils sont devenus une cible stratégique pour les hackers en pleine période de pandémie. Le chef de l’État explique d’ailleurs à ce sujet qu’il s’agit “d’une crise dans la crise”. Dossiers des patients, affectation des lits, rendez-vous, opérations planifiées, téléphone, appareils chirurgicaux… tout a été bloqué. Le personnel a donc dû tout rattraper tant bien que mal sur du papier, tableaux ou post-it. Un système archaïque qui a fait perdre beaucoup de temps : des opérations ont dû être déprogrammées et des patients déplacés.

D’après l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), le nombre d’attaques informatiques par ransomware ont quadruplé l’année dernière passant de 54 à 192 attaques, dont 11% visant des hôpitaux. Depuis ces attaques, l’ANSSI tente de reconstruire les réseaux informatiques et de récupérer les données, mais il faudra plusieurs semaines pour que les hôpitaux retrouvent leur bon fonctionnement.

Emmanuel Macron a ainsi présenté un plan d’un milliard d’euros (dont 720 millions d’euros de financements publics) d’ici 2025 dédié au soutien de la filière cybersécurité qui s’articule autour de 5 chantiers :
• Développer des solutions nationales de cybersécurité et tripler le chiffre d’affaires du secteur, le faisant ainsi passer à 25 milliards d’euros ;
• Renforcer les liens et synergies entre les acteurs de la cybersécurité afin de la structurer via la création notamment d’un “Campus Cyber” ;
• Mise en place d’actions de sensibilisation afin de promouvoir les solutions nationales ;
• Un volet formation ayant pour but de doubler les emplois de la filière les faisant passer de 37 000 à 75 000 ;
• Un soutien en fonds propres dédié aux startups.

Avec le développement du recours au numérique dans l’ensemble des secteurs, nul doute que les attaques de ce genre vont continuer à croître. Ce plan d’aide au secteur est donc le bienvenu et devrait permettre à l’État de renforcer sa capacité à les prévoir plutôt qu’à les combattre.