L’institut Chaddick de l’université de DePaul, située à Chicago aux États-Unis, a réalisé un rapport étudiant l’impressionnante expansion d’Amazon Air, la compagnie cargo servant exclusivement à livrer les colis Amazon. Le constat de l’étude est sans appel : géant de l’eCommerce aura doublé son activité dans les airs en juin 2021 par rapport à mai 2020.

Actuellement, Amazon Air réalise environ 140 vols par jour, mais ce chiffre est en nette augmentation selon le rapport : « Au fur et à mesure que de nouveaux avions sont ajoutés à la flotte, nous prévoyons que le nombre de vols passera à plus de 160 d’ici juin 2021. S’il atteint cette étape, Amazon Air aura approximativement doublé en 13 mois entre mai 2020 et juin 2021 ». Ce chiffre n’est pas nécessairement étonnant, tant le secteur du commerce en ligne a été boosté par la pandémie de Covid-19 ; pour rappel, Amazon Air a été créé en 2015 et se consacre à la livraison de colis de la firme de Jeff Bezos.

En janvier 2021, la société a fait l’acquisition de 11 nouveaux appareils Boeing alors qu’elle louait principalement des avions jusqu’alors. Lorsqu’ils entreront en fonction en 2022, cela portera son nombre total d’appareils à 85. Si cela la place assez loin derrière ses rivaux comme UPS qui dispose de 572 avions ou FedEx, qui en possède 679, les analystes s’attendent à ce qu’Amazon rattrape vite son retard. En effet, ils estiment qu’Amazon Air étendra bientôt ses services pour également livrer des colis d’entreprises tierces, à l’image d’Amazon Shipping au Royaume-Uni. Selon le rapport, cette nouvelle activité devrait s’installer dans les 18 prochains mois, alors que le nouveau hub aérien de la firme dans le Kentucky s’apprête à entrer en fonction.

Les signes de ce renforcement sont évidents selon les chercheurs : au cours des derniers mois, Amazon a proposé plusieurs offres d’emploi pour les responsables de la maintenance et les gestionnaires chargés de superviser les opérateurs aériens au sol. « Si vous ne faites que louer des avions, vous ne mettez pas en place un personnel interne qui a une expertise dans la maintenance lourde et des choses comme ça », a déclaré Joseph Schwieterman de l’institut Chaddick au média CNBC. Cette approche est compréhensible : en livrant soi-même ses colis, Amazon ne dépend plus d’entreprises tierces et risque moins de problèmes. Son hub allemand est d’ailleurs un exemple parfait de l’avenir d’Amazon Air, selon le rapport, puisque ce sont les propres employés de la firme qui s’y occupent de charger et décharger les avions-cargo.

« Je pense que la chaîne d’approvisionnement extrêmement compliquée d’Amazon est sujette à des risques lorsque vous dépendez uniquement d’une poignée d’entrepreneurs. L’un d’entre eux fait faillite, ou coupe le cordon, et soudain vous avez une crise. Je pense donc que l’acquisition d’une expertise sur ce qu’il faut pour gérer une compagnie aérienne leur permettra de prendre des décisions stratégiques sur le montant à apporter en interne de manière méthodique », conclut Joseph Schwieterman.