C’est le 10 février dernier qu’Uber a publié le bilan financier de son quatrième trimestre 2020. Malgré des pertes toujours importantes, la firme californienne s’en tire mieux que prévu dans le contexte de la crise sanitaire et continue de viser la rentabilité pour l’horizon 2021.

Uber sauve (presque) les meubles

Comme beaucoup d’autres entreprises, Uber a vécu une année 2020 compliquée. En raison de la crise sanitaire et des divers confinements à travers le monde, sa branche « mobilité » a beaucoup souffert. Dès le premier trimestre de l’année dernière, la firme californienne enregistrait ainsi 3 milliards de dollars de pertes. Au troisième trimestre, elle perdait encore 1,1 milliard de dollars.

Au quatrième trimestre 2020, les pertes se sont toujours fait sentir, mais moins que prévu. Durant cette période, Uber a accusé une perte nette de « seulement » 968 millions de dollars. Non seulement cette perte est moins importante que celles des trimestres précédents, mais elle est aussi inférieure à celle du quatrième trimestre 2019 (1,1 milliard de dollars).

Cette réduction s’explique par divers facteurs. D’abord, le géant des VTC s’est délesté de plusieurs activités coûteuses et non-rentables : ses branches ATG (conduite autonome), Jump (mobilité partagée) et Uber Elevate (navettes autonomes volantes) ont ainsi été revendues ou cédées pour alléger les comptes de l’entreprise. Uber a également licencié 25 à 30% de ses effectifs, ce qui lui a permis de réduire encore davantage ses frais. Enfin, l’entreprise californienne a pu profiter de l’explosion de la demande pour les livraisons de repas à domicile.

En effet, au quatrième trimestre 2020, la branche Uber Eats a vu son chiffre d’affaires s’envoler pour atteindre 1,4 milliard de dollars, ce qui représente une hausse de 224% par rapport à 2019, et une croissance 19% par rapport au troisième trimestre. Un service porteur qui a d’ailleurs poussé la firme californienne à investir davantage dans ce secteur au cours de l’année passée, notamment avec le rachat de Postmates pour 2,6 milliards de dollars.

Enfin, notons que si l’activité VTC d’Uber a chuté de 52% en glissement annuel, le quatrième trimestre 2020 a apporté avec lui un certain regain grâce à une hausse de 8% de son chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent.

Objectif rentabilité pour 2021

Malgré une année difficile, Uber aura finalement enregistré 6,77 milliards de dollars de perte en 2020. Un chiffre qui peut paraître gargantuesque, mais qu’il est important de mettre en perspective puisqu’en 2019, l’entreprise enregistrait 8,5 milliards de dollars de pertes. De toute évidence, cette courbe continue de progresser dans le bon sens et ce, malgré un contexte mondial particulièrement compliqué. On ne peut néanmoins pas en dire autant de son chiffre d’affaires qui a chuté de 14%.

Finalement, pour Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber, cette année 2020 aura tout de même apporté quelques bénéfices : « Si l’année 2020 a certainement mis notre résistance à l’épreuve, elle a aussi considérablement accéléré nos capacités en matière de commerce local ». De son côté, Nelson Chai, directeur financier d’Uber, ne perd pas de vue ses objectifs : « Nous avons fait de gros progrès cette année, en acquérant des entreprises comme Cornershop et Postmates tout en cédant d’autres comme ATG et Jump, et en réduisant structurellement notre base de coûts (…). “Nous sommes en bonne voie pour atteindre nos objectifs de rentabilité en 2021 ».