Une semaine après l’affaire ByteDance, le géant chinois de l’internet Tencent fait une nouvelle fois l’objet d’une plainte auprès des régulateurs chinois quant à sa situation de monopole. Cette plainte intervient alors que ces derniers viennent de mettre en place tout une série de mesures visant à freiner la situation monopolistique des géants du numérique en Chine.

La plainte, déposée conjointement par General Motors China et le fournisseur de technologies pour véhicules Pateo, accuse Tencent d’abuser de la position dominante de son application de messagerie Wechat, pour restreindre les ventes de leurs produits. Wechat dispose d’un ensemble d’outils permettant par exemple aux automobilistes de suivre un itinéraire, trouver un restaurant proche ou lire un SMS avec la commande vocale, mais refuse son accès aux constructeurs automobiles depuis août 2020. Pateo proposant des fonctionnalités de reconnaissance vocale et d’autres fonctionnalités liées à la conduite et reposant sur le service WeChat, celle-ci ne peut donc plus accéder aux plus d’un milliard d’utilisateurs actifs de l’application.

Pour Tencent, c’est son concurrent qui est en tort accusant l’application Pateo d’accéder à des données sensibles des utilisateurs de WeChat, comme leur liste de contacts ou l’historique des chats sans autorisation préalable. Par ailleurs, la société Pateo et l’entreprise General Motors China auraient commercialisé publiquement leurs applications en utilisant la marque WeChat, ce qui induit les utilisateurs et les partenaires en erreur. Un procès a d’ailleurs été intenté contre Pateo en septembre dernier pour violation de marque et concurrence déloyale.

Cette nouvelle accusation intervient une semaine après que Douyin, propriété de ByteDance, ait déposé une plainte contre Tencent pour abus de position dominante, et qui a depuis, été acceptée par le tribunal de Pékin. Les régulateurs chinois suivent ainsi les pas des États-Unis et de l’Europe dans leur volonté de réduire le pouvoir des géants du numérique qui jouissaient, jusqu’à présent, d’une certaine souplesse limitant ainsi l’arrivée de nouveaux acteurs.