À l’occasion de la présentation des résultats annuels de la société, Patrick Pouyanné, PDG de Total, a dévoilé hier un nouveau nom pour l’entreprise, reflétant ainsi sa volonté de transformer le groupe pétrolier en un groupe multi-énergies visant des émissions carbones nettes nulles d’ici 2050.

Cette annonce intervient alors que Total a annoncé des pertes de 7,2 milliards en 2020, contre un bénéfice de 11,2 milliards en 2019. « L’année 2020 a connu deux crises majeures : celle de la pandémie de la Covid 19 qui a fortement affecté la demande mondiale, et celle du pétrole qui a conduit les prix du Brent à un niveau inférieur à 20 dollars par baril au cours du deuxième trimestre, » a rappelé Patrick Pouyanné dans un communiqué. Anticipant une crise durable pour le secteur, Total change de nom pour devenir TotalEnergies. Un nom reflétant la volonté du groupe de s’éloigner de son orientation historique tournée vers la production de pétrole, au profit d’actifs à faible teneur en carbone et à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Un changement marketing donc, mais un changement nécessaire pour la survie du groupe. L’augmentation du parc de voitures électriques, la baisse du prix du baril, la chute du trafic aérien, mais aussi le réveil planétaire quant à la préservation de l’environnement, sont autant de facteurs poussant le groupe à revoir sa stratégie et à se transformer. Les ventes de produits pétroliers de la société devraient ainsi chuter de 55% à 30% au cours des dix prochaines années, la croissance énergétique future étant axée sur le gaz naturel liquéfié et les énergies renouvelables. Total, ou plutôt TotalEnergies a accéléré la mise en œuvre de sa stratégie de croissance des énergies renouvelables, en ajoutant 10 GW de capacité à son portefeuille en 2020. Le groupe prévoit de porter cette capacité à 35 GW d’ici 2025.

Le changement de nom sera proposé aux actionnaires lors d’une assemblée générale annuelle le 28 mai, ce qui leur donnera l’occasion d’approuver cette stratégie afin d’affirmer « sa volonté de se transformer en une compagnie multi-énergies pour répondre au double défi de la transition énergétique : plus d’énergie, moins d’émissions ».