Taro Aso, ministre des Finances du Japon, a déclaré dans une conférence de presse le mardi 9 février 2021 qu’il souhaitait que ses confrères du G7 aient une discussion approfondie sur l’essor des monnaies numériques de banque centrale (MNBC). Elle devrait avoir lieu dès vendredi.

« Je pense qu’il est important pour nous de mettre en place des mesures politiques concernant la monnaie numérique émise par les banques centrales, » a ainsi précisé Taro Aso. Le 12 février se réuniront donc les ministres des Finances et les représentants des banques centrales de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Canada, du Royaume-Uni, du Japon, et des États-Unis.

Le développement croissant et rapide du yuan numérique, quasiment prêt à être légalisé, semble inquiéter les grandes puissances économiques du monde. Si elles assistent de loin aux différents essais de mise en circulation de la DCEP, le rapprochement de la banque centrale chinoise et le système de paiement interbancaire SWIFT n’est certainement pas vu d’un bon oeil.

Ensemble, les deux entités ont créé le Finance Gateway Information Service (FGIS) dont l’objectif est de faciliter l’usage international du yuan numérique. À terme, lorsque les entreprises et États s’échangeront des devises numériques, le système de transaction SWIFT sera dépassé, car les transactions cryptographiques seront quasiment instantanées. Or, si la Chine offre avant tout le monde une solution équivalente avec sa DCEP, la position du dollar serait clairement menacée. Cette devise représente aujourd’hui 80% des opérations de change dans le monde.

Si l’ordre du jour de la réunion des différents responsables des finances du G7 n’est pas officiellement révélé, il est fort probable que la question des échanges internationaux en MNBC y figure. Un sujet d’autant plus stratégique quand on sait que 86% des banques centrales ont démarré leur projet de monnaie numérique. Seul hic : la Chine a pris une sacrée longueur d’avance.