Alibaba a dévoilé ses revenus pour le trimestre comprenant les mois d’octobre, novembre et décembre 2020. Le géant de l’eCommerce a ainsi enregistré une hausse importante durant cette période mais il risque, dans les prochains mois, d’être largement affecté par les nouvelles réglementations en vigueur en Chine.

Revenus à la hausse et bonne nouvelle pour la division cloud

Durant le trimestre, les ventes de l’entreprise ont battu les prédictions des analystes avec une augmentation de 37%. Logiquement, le secteur du commerce en ligne a contribué à 70% des revenus de la firme avec une hausse de 38% et un nombre d’utilisateurs actifs ayant grimpé jusqu’à 779 millions sur la période de fin d’année. Lors de son événement annuel baptisé Singles Day qui s’est tenu le 11 novembre et a duré exceptionnellement plus de 11 jours, Alibaba a généré plus de 75 milliards de dollars, c’est bien plus que la version 2019.

Il est toutefois important de noter que malgré des chiffres encore impressionnants, la marge avec ses concurrents directs, notamment Tencent, JD.com ou encore ByteDance, rétrécit. Par ailleurs, le bénéfice net attribuable aux actionnaires s’est élevé à 12,28 milliards de dollars, une hausse de 52% par rapport à la même période de l’année précédente, preuve de la reprise économique en Chine contrairement à de nombreux autres pays du monde.

Fait notable pour Alibaba , sa division cloud est devenue rentable pour la première fois en 11 ans. Comptant pour 7% des revenus de la firme, elle a généré 2,47 milliards de dollars. Cela peut notamment s’expliquer par l’incroyable gain de popularité du cloud computing dans un monde frappé par la pandémie de Covid-19. Alibaba se place ainsi en troisième position des entreprises de cloud derrière les Américains Amazon et Microsoft.

Un avenir tumultueux ?

L’annonce des revenus d’Alibaba a également été l’occasion pour son PDG, Daniel Zhang, de brosser les autorités dans le sens du poil : « Bien que l’évolution du paysage réglementaire applicable aux entreprises de fintech et les plateformes internet présente des défis à court terme pour Alibaba, nous les considérons comme des opportunités importantes pour réévaluer et améliorer nos pratiques commerciales ».

Il fait évidemment référence aux nouvelles réglementations introduites par les autorités chinoises pour reprendre le contrôle sur les géants technologiques du pays. En effet, il est difficile de savoir si Alibaba pourra continuer sur cette lancée, notamment car elle est sous le coup d’une enquête antitrust pour pratiques anticoncurrentielles. Son entreprise sœur spécialisée dans la fintech, Ant Group, va quant à elle être restructurée au profit du gouvernement chinois.

Les autorités ont commencé à se mêler des activités des deux groupes en novembre dernier en suspendant l’introduction en bourse d’Ant Group. Depuis, Alibaba a largement chuté en bourse, et les experts doutent de la capacité de l’entreprise à passer outre les réglementations antitrust en Empire du Milieu : « Les performances de l’entreprise sont solides et beaucoup estiment que les actions sont sous-évaluées par rapport à la feuille de route et à la trajectoire de certaines de leurs entreprises. Toutefois, si le gouvernement chinois cherche à sévir contre les entrepreneurs qui ne mâchent pas leurs mots et à adopter une ligne plus conservatrice à l’égard de leurs grandes entreprises technologiques, cela va ébranler la confiance des investisseurs dans la marque et pourrait créer une ouverture à l’exploitation par d’autres », a ainsi déclaré Andy Halliwell, un analyste du cabinet de conseil technologique Publicis Sapient.