Le 29 janvier, Ericsson, a publié ses résultats annuels (pdf). Porté par la demande des opérateurs en équipements 5G, l’équipementier voit son chiffre d’affaires progresser de 2%.

Les diverses exclusions de Huawei des infrastructures 5G en Europe et partout dans le monde ont profité à d’autres acteurs. C’est notamment le cas d’Ericsson pour qui l’année 2020 a été source de croissance. Ses ventes ont dépassé les 22 milliards d’euros, dont plus de 70% (16,35 milliards d’euros) proviennent de fourniture d’équipements de réseaux de nouvelle génération. Ainsi, Ericsson fournit déjà 79 réseaux 5G actifs dans le monde, et compte 127 contrats commerciaux.

Cependant, d’autres activités comme les ventes de services sont en baisse, bien qu’elles ne représentent que 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ainsi, les services numériques a baissé de 6% et les services managés de 12%.

« Nous sommes confiants dans la valeur à long terme de notre portefeuille de brevets, notamment une position forte dans la 5G. Nous chercherons à maximiser la valeur actuelle nette de cette gamme, établie depuis de nombreuses années grâce aux investissements en recherche et développement », détaille Börje Ekholm, le PDG d’Ericsson. Son entreprise clôture 2020 avec un résultat net de 1,7 millard d’euros.

Néanmoins, 2021 pourrait être révélatrice. Plusieurs menaces planent sur l’équipementier. La première, c’est le nouvellement de contrats à venir. « Nous approchons d’importants renouvellements de contrats, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les bénéfices de 2021 et 2022 », ajoute le PDG. Certains opérateurs pourraient se tourner vers d’autres fournisseurs, notamment en suivant une tendance moins exclusive qu’est l’Open RAN. Nokia a notamment senti le vent tourner et propose depuis juillet 2020 des interfaces ouvertes. Une tendance initiée par Rakuten au Japon, qui apporte désormais son savoir-faire à d’autres opérateurs, notamment à Singapour.

L’autre menace pourrait venir de Chine. En effet, Ericsson enregistre une croissance de ses ventes en Asie du Nord-Est, qui représente 3,3 milliards d’euros de son chiffre d’affaires. Cependant, l’Empire du Milieu a prévenu : si l’Europe bannit Huawei, elle limiterait les exportations de Nokia et Ericsson. Et on peut dire que le fournisseur n’est pas aidé, puisque son propre pays a décidé au mois d’octobre d’exclure Huawei et ZTE des réseaux 5G. « La décision du régulateur suédois d’exclure les fournisseurs chinois des réseaux 5G peut créer une exposition pour nos opérations en Chine », explique Börje Ekholm. Également, l’influence du pays pourrait perturber les expansions d’Ericsson dans des pays d’Asie.

Si le fournisseur peut se réjouir d’une belle année 2020, il doit se préparer à voir ses activités en Asie perturbées, et à céder à l’appel de l’Open RAN.