Figure du marché de la publicité, Criteo sort certainement d’une année éreintante. En cause ? La fin annoncée des cookies tiers par Google, touchant de plein fouet le coeur de métier ainsi que l’expertise de l’entreprise.

Le 1er février 2021, Criteo a annoncé à ses salariés un plan social, rapporte Next INpact. Réorganisation également validée par l’entreprise elle-même. L’opération devrait concerner 10% des collaborateurs, partout dans le monde. L’entreprise compte 2700 employés, départis en 28 bureaux, dans 18 pays : Australie, Japon, Suède, Singapour, Corée du Sud, Brésil, États-Unis, France, Allemagne, Russie, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Inde, Émirats arabes unis, Chine, Pays-Bas. « À ce stade, aucun départ contraint n’est envisagé en France », a précisé l’entreprise à l’AFP.

Les derniers résultats trimestriels de Criteo, présentés en novembre 2020, ont révélé une érosion de ses revenus. Si le chiffre d’affaires de l’entreprise a chuté de 10%, ses résultats nets, eux, ont baissé de 74%. Une rentabilité malmenée par les impacts de la covid-19 qui a sérieusement touché le secteur du tourisme, où l’entreprise compte une grande partie de ses clients. Plus tôt, au début de l’année 2020, lors de la présentation de son rapport annuel de 2019, l’entreprise était en décroissance. Une première depuis son entrée en bourse en 2013.

Dans le prolongement de cette annonce, mi-janvier, Google annonce la fin de la prise en charge des cookies tiers. Un revers de plus pour la société passée reine dans le retargeting qui a vu la valeur de son titre divisée par deux entre l’annonce de Google et la fin du mois de mars. « La moitié de l’activité de l’entreprise dépend des cookies » expliquait alors Benoît Fouilland, directeur financier de Criteo à l’époque, avant d’ajouter que « les cookies sont un système imparfait et nous le disons depuis longtemps. La décision de Google n’aura pas d’impact sur Criteo en 2020 car nous allons revoir notre stratégie ».

« Le groupe a informé ses salariés le 1er février 2021 d’un plan visant à ajuster sa structure de coûts dans l’objectif de retrouver une croissance durable, » explique Criteo dans sa déclaration.

Plusieurs hypothèses sont alors à exposer pour comprendre les motivation de l’entreprise à abandonner 10% de ses effectifs. La première, serait une conséquence directe aux résultats (encore inconnus) annuels de Criteo. Ils seront présentés le 10 février à 14h00. La seconde, plus plausible, serait une réorganisation liée à la diversification de ses activités. Si le secteur du voyage reste toujours peu encourageant pour les annonceurs, celui du e-commerce, lui, a explosé, partout dans le monde. Une aubaine dans la conquête de nouveaux clients, et une spécialisation sur le secteur de la distribution. Les derniers mois ont été rythmés par la sortie de nouveaux produits marketing, notamment la Criteo API platform, et de nouveaux outils de mesures d’audiences.

Mise à jour : Les commentaires de Criteo à l’AFP on été ajoutés à cet article.