L’autorité de la concurrence du Royaume-Uni a annoncé (pdf) ce jeudi 28 janvier 2021 le lancement d’une investigation sur le rachat de Giphy par Facebook. Le 15 mai 2020, les deux entreprises avaient trouvé un accord, portant la valeur de la plateforme de partage de GIF à 400 millions de dollars.

Ce rachat avait surpris bon nombre de personnes lors de son annonce, principalement par son caractère inattendu. Aucune fuite ni rumeur n’avaient vu le jour. Fait rare au vu de la popularité des deux entreprises. Quelques jours après l’officialisation de l’acquisition de Giphy par Facebook, John Borthwick, principal actionnaire, expliquant que « tout est allé très vite (…) Il n’aura fallu que six semaines pour trouver un accord entre nos deux parties ».

Si l’accort a été conclu rapidement, il a été stoppé tout aussi vite. En effet, moins d’un mois après, la CMA, Competition & Markets Authority, a émis un Initial Enforcement Orders. Cette procédure a alors obligé Facebook et Giphy à rester des entreprises distinctes. Depuis mi-juin, plus rien. Jusqu’à aujourd’hui :

La période initiale définie dans la section 34ZA(3) de la loi en relation avec la fusion commencera donc le premier jour ouvrable après la date de cet avis, c’est-à-dire le 29 janvier 2021. La fin de la période initiale et la date limite pour que la CMA annonce sa décision de renvoyer ou non la fusion pour une enquête de phase 2 sont donc fixées au 25 mars 2021.

Le sort de cette acquisition est encore loin d’être fixé. Facebook va-t-il bénéficier d’une position trop forte en rachetant Giphy ? C’est à cette question que va tenter de répondre l’enquête de la CMA. De son côté l’entreprise de Mark Zuckerberg se veut bien évidemment rassurante. Ainsi, un porte-parole de Facebook a précisé que « les développeurs et les partenaires de l’API continueront à avoir le même accès à Giphy, et la communauté créative de Giphy pourra toujours créer des contenus de qualité. Nous sommes prêts à montrer aux régulateurs que cette acquisition est positive pour les consommateurs, les développeurs et les créateurs de contenu. »

Une chose est sûre aujourd’hui, les récentes enquêtes antitrust dont les GAFA ont fait l’objet ont mis en lumière les dérèglements que pouvaient représenter certaines acquisitions. Si l’acquisition d’Instagram ne s’était pas montrée problématique en 2012, elle au coeur d’un procès aujourd’hui.