Après plusieurs mois de préparation, c’est enfin l’heure du coup d’envoi pour Birdwatch, le nouvel outil communautaire de Twitter pour lutter contre les fake news. D’abord lancée auprès d’un échantillon d’utilisateurs, cette nouvelle fonctionnalité ambitionne, à terme, de transformer les Twittos en véritable police de la désinformation.

Avec Birdwatch, Twitter fait appel à des utilisateurs pour lutter contre les fake news

Le principe de Birdwatch est simple : à travers cette fonctionnalité, les utilisateurs de Twitter pourront signaler les tweets contenant des fausses informations, et y joindre des annotations pour rétablir la vérité des faits. Dans un communiqué, Keith Coleman, un vice-président de l’entreprise, explique : « Notre objectif est de rendre ces notes visibles directement en dessous des tweets pour le public mondial de Twitter, quand il y aura un consensus au sein d’une base de collaborateurs large et diverse ».

Si ce procédé est intéressant pour lutter contre la désinformation sur le réseau social, il présente néanmoins des défis de taille : comment éviter les éventuels trolls et les débats à n’en plus finir à coups d’annotations paradoxales ? À cela, Twitter semble avoir apporté une solution grâce à un système de vote et de classement. Les utilisateurs pourront indiquer si une annotation apportée à un tweet est pertinente ou non. Les annotations ayant reçu le plus de votes favorables seront alors affichées en premier.

Il n’est pas dit que cela sera suffisant pour contourner les différentes dérives qui pourraient naître de Birdwatch, et Twitter en a bien conscience. « Nous savons que construire un système comme celui-ci, fondé sur la communauté, va poser de nombreux défis – il faut qu’il soit résistant aux tentatives de manipulation pour qu’il ne soit pas dominé par une majorité simple de contributeurs ou des préjugés », expliquait notamment Keith Coleman.

C’est en partie pour cette raison qu’avant de rendre son outil communautaire disponible à tous les utilisateurs du monde, le réseau social a choisi, dans un premier temps, d’ouvrir un programme de test avec des contributeurs volontaires.

Les réseaux sociaux sont sur le pied de guerre pour venir à bout de la désinformation

Sur les réseaux sociaux, la désinformation est un fléau qui peut avoir de lourdes conséquences. En août 2020, un rapport révélait notamment que les fake news sur la Covid-19 avaient entraîné des centaines de décès. Plus récemment, la campagne de désinformation menée à la suite des élections présidentielles américaines a conduit à la prise du Capitole.

Pour les plateformes sociales, il est urgent d’agir. Si Twitter mène un effort notable avec son programme Birdwatch, il n’est pas le seul à tenter d’éradiquer les fausses informations à travers de nouvelles fonctionnalités. En avril 2020 par exemple, Facebook a lancé deux nouveaux outils pour lutter contre la désinformation liée au coronavirus. Un peu plus tôt la même année, WhatsApp testait également une fonctionnalité permettant de vérifier en un seul clic si les informations contenues dans un message étaient justes.

Plus récemment, YouTube, Facebook, Instagram, Snapchat et Twitter ont supprimé (temporairement ou définitivement) les comptes de Donald Trump afin d’éradiquer les fausses informations liées aux élections américaines. Une stratégie qui a porté ses fruits puisque, selon un rapport, l’exclusion de l’ancien président des États-Unis a entraîné une chute de 73% de la désinformation dans ce domaine.