Les sanctions américaines ont légèrement contrarié les ambitions de Huawei au cours de ces dernières années. Selon le South China Morning Post, l’entreprise chinoise décide de ne plus se focaliser uniquement sur la 5G et les semi-conducteurs pour finalement se lancer dans le développement des véhicules autonomes.

Les véhicules autonomes plutôt que les smartphones ?

La voiture autonome est un sujet qui intéresse Huawei depuis déjà plusieurs années. En 2018, le géant chinois s’était associé à Audi pour développer de premiers prototypes. Au début de l’année 2020, Huawei avait de nouveau rappelé sa volonté de se faire une place sur le marché de la conduite autonome en développant ses propres technologies pour les vendre ensuite aux constructeurs du monde entier. Aujourd’hui, alors que l’entreprise chinoise fait face à une série de sanctions qui entravent son activité, il semble être temps pour Huawei de se positionner sur le marché des véhicules autonomes.

Huawei affirme vouloir « mettre le numérique à la portée de chaque voiture ». Pékin encourage ses géants technologiques à se lancer sur ce marché. L’acteur le plus connu dans cette partie du monde est certainement Didi Chuxing. L’entreprise affirme être en mesure de déployer un million de taxis autonomes d’ici 2030. Une offre déjà en place à Shanghai et bientôt à Pékin et Shenzhen. Baidu teste également des véhicules autonomes depuis au moins trois ans. Sans parler d’Alibaba et de Tencent… Bref, Huawei va devoir faire face à une concurrence accrue.

Huawei n’a pour le moment pas d’objectif de rentabilité

Si certains experts pensent que l’arrivée officielle de Huawei sur le marché des véhicules autonomes pourrait conduire à des percées technologiques qui accéléreraient le déploiement de voitures autonomes et d’autres types de véhicules intelligents, d’autres craignent que le géant chinois n’évince des acteurs plus petits. Cette annonce intervient alors que l’activité principale de Huawei, les télécommunications et les smartphones, est gravement touchée par les sanctions américaines qui ont empêché la société d’acquérir des logiciels et des composants clés depuis 2019.

Richard Yu Chengdong, architecte de l’ascension de Huawei en tant que leader mondial des smartphones au cours des deux dernières décennies, a pris la direction du département sur les voitures autonomes au sein de la société. À l’avenir, les véhicules autonomes pourraient bien devenir la première source de rentabilité pour Huawei, même si un porte-parole précise que : « nous avons suffisamment de patience pour investir dans le secteur et il n’y a aucune exigence de rentabilité à court terme ».

Il est intéressant d’observer que les technologies développées par Huawei dans ses véhicules autonomes sont presque toutes dérivées de ses activités dans le domaine des télécommunications. Chen Jiana, analyste du secteur automobile, précise que : « les technologies de l’information et des télécommunications sont les principaux atouts de Huawei dans le domaine des véhicules autonomes. L’entreprise sait parfaitement comment cela lui sera utile sur ce nouveau marché ».