Le 19 janvier 2021, la Banque de France a effectué sa première opération en euro numérique. Relayée par Thecointribune, cette opération utilisant la monnaie numérique de banque centrale européenne (MNBC) a été réalisée en partenariat avec la BCE et la blockchain SETL.

Après une consultation publique relative à l’Euro Digital lancée en octobre 2020, la Banque Centrale Européenne s’interroge largement sur la création de sa propre monnaie numérique. L’installation d’un euro numérique est désormais essentielle, et l’Europe doit aujourd’hui être prête à introduire sa MNBC dès que cela deviendra nécessaire.

Avec la crise sanitaire, la dématérialisation des échanges se généralise. Bientôt, la monnaie numérique remplacera le cash. La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, confirme depuis la fin d’année dernière sa volonté d’inscrire l’Europe dans ce tournant majeur. Elle mise cependant sur une mise en circulation en 2026.

Un contexte économique et sanitaire qui accélère la digitalisation

L’année 2020 a marqué un véritable virage dans notre façon de consommer. La crise sanitaire, le retour au télétravail, et les multiples plans de confinement nous ont poussés à acheter différemment. C’est dans ce contexte en mutation que la Banque Centrale Européenne envisage fortement le passage à l’Euro Digital. Une nouvelle monnaie pourrait enfin coexister avec notre habituelle monnaie fiduciaire (les pièces et les billets).

La diminution de l’usage de l’argent “physique” encourage aujourd’hui l’Europe à suivre le chemin de la Chine, en pleinlancement de son yuan numérique. Tout l’enjeu consiste désormais à analyser et comprendre comment la monnaie numérique européenne peut faciliter l’usage des consommateurs au quotidien, sans pour autant perturber l’équilibre financier de tout l’Eurosystème.

Une numérisation de la monnaie lente mais prudente

La volonté numérique de la BCE ne rime pas avec “précipitation”. L’Europe et ses alliés prennent leur temps dans la création et l’installation de leur euro numérique.

À l’instar de la Chine ou de l’Ukraine, premiers dans le monde à lancer leur MNBC, l’Europe, elle, ne souhaite pas suivre cet engouement à la lettre, qu’elle considère comme un mauvais exemple.

En effet, Christine Lagarde avait expliqué sa démarche lors d’une conférence en ligne, le 12 novembre 2020. La création et l’installation de cette nouvelle monnaie ne doit pas se transformer en une course contre la montre. Selon elle, la conception d’un tel projet pourrait prendre jusqu’à 4 ans. Effectivement, instaurer une monnaie numérique en Europe soulève de nombreuses questions, et la BCE doit prendre tout le temps d’envisager les risques que cela comporte.

Ainsi, la création de l’euro numérique ne doit pas ouvrir des portes à une faille dans la protection des données utilisateurs, ou un autre dysfonctionnement?

Cependant, l’installation d’un tel projet doit être pensé sous tous les angles et chaque risque nécessite d’être analysé précautionneusement. Notamment lorsqu’il s’agit de stabilité monétaire.

Alors que les prévisions sur la montée en flèche du Bitcoin laissent à penser que sa valeur devrait exploser ces prochaines années, l’Europe doit se positionner coûte que coûte.