JD Digits, la division financière du géant chinois de l’eCommerce JD.com, se restructure et devient JD Technology, rapporte le South China Morning Post. Une manœuvre qui fait suite aux nouvelles réglementations annoncées par les autorités chinoises.

JD Technology recouvre les activités financières du groupe, ainsi que ses branches dédiées à l’intelligence artificielle et au cloud computing. C’est Li Yayun, anciennement responsable de la conformité chez JD.com et secrétaire du Parti communiste de l’entreprise, qui devient dirigeante de la division restructurée. Ce choix, alors qu’elle n’a pas beaucoup d’expérience dans le domaine de la technologie, ne laisse pas l’ombre d’un doute sur les intentions de JD. « Qu’il s’agisse de conformité technologique ou de conformité imposée par la société, c’est une question clé et sensible. La création de JD Technology et la nomination de Li donnent un signal fort que JD Digits veut affaiblir le côté financier et renforcer son côté technologique », explique Chang Liang, directeur exécutif d’EqualOcean.

Il semblerait par ailleurs que JD souhaite à tout prix éviter de rencontrer le même sort que son rival, Ant Group, dont l’introduction en bourse a été suspendue par Pékin en novembre dernier, après que son fondateur, Jack Ma, ait ouvertement critiqué les banques traditionnelles du pays. En effet, la firme a fait une requête au mois de septembre 2020 dans le but d’intégrer la bourse de Shanghai, et se conformer aux mesures décidées par le gouvernement, qui visent principalement les fintechs, paraît désormais obligatoire pour mener ce projet à bien.

« La gestion des risques et le respect des réglementations doivent se faire avec les régulateurs. JD.com peut ressentir beaucoup de pression réglementaire. La conformité est plus importante que de faire des affaires maintenant, car si vous ne la gérez pas bien, vous n’aurez pas d’affaires à faire », résume Jason Zhao, associé directeur de CGF Capital, un institut spécialisé dans l’investissement dans les technologies de pointe. JD préfère donc sacrifier une partie non-négligeable de son chiffre d’affaires (ses produits de crédit à la consommation, dont Baitiao et Jintiao, représentaient plus de 40% des revenus totaux de JD Digits) pour pouvoir survivre dans un environnement intransigeant.

Pour rappel, les autorités chinoises imposent à Ant Group une restructuration drastique de ses activités, et elles ont également affirmé que faire appliquer les nouvelles réglementations antitrust serait une de leurs priorités en 2021.