Thierry Breton prend les rênes d’un nouveau projet spatial au sein de la Commission européenne. Il est temps pour l’Union de passer à la vitesse supérieure en matière de satellites. La Commission veut développer une constellation équivalente à celle de Starlink, le réseau de satellites d’Elon Musk. Un consortium composé d’acteurs privés et publics travaille sur ce projet.

L’Union veut développer sa propre constellation de satellites

Si la priorité est effectivement de combler des lacunes en matière de couverture à large bande, la Commission souhaite également que cette constellation de satellites puisse alimenter de nouveaux services comme les voitures autonomes par exemple. En tant que spécialiste de l’espace au sein de la Commission, Thierry Breton tente de fédérer plusieurs acteurs européens autour de ce projet.

Un consortium d’entreprises de l’industrie de l’aérospatial et des télécommunications travaille actuellement autour de cette future constellation. Le commissaire européen chargé du marché intérieur, a déclaré qu’il souhaitait que ce projet voit le jour le plus tôt possible.

Il s’est exprimé à l’occasion de la 13ème conférence spatiale européenne et a expliqué que : « mon objectif est d’aller vite. Et il serait donc approprié que la Commission présente cette année une proposition au Parlement européen et au Conseil afin que nous puissions avancer concrètement. Pour être prêts, nous avons lancé il y a quelques semaines une étude sur un système de connectivité spatiale sécurisé. Le consortium sélectionné, composé de fabricants de satellites, d’opérateurs et de fournisseurs de services européens, étudiera la conception et le développement possibles de ce projet ».

Attention au timing

Les premiers retours de ce consortium sont attendus pour avril 2021 et devraient permettre de mieux comprendre la dimension technique, mais aussi la structure de gouvernance, le financement, les missions et la portée exacte d’un tel projet. Ce système de communication sécurisé doit être le prochain grand projet spatial de l’Union européenne après Galileo et le programme Copernicus. Selon Thierry Breton, une connectivité spatiale rapide, sûre et à faible latence est indispensable pour faire émerger les technologies du futur et notamment les véhicules autonomes.

Le commissaire européen a conscience que l’Europe a besoin de ce projet si elle veut rester compétitive au niveau mondial. La rapidité de sa mise en œuvre sera primordiale. SpaceX a déjà pris énormément d’avance. Avec sa constellation Starlink, la société américaine a déjà commencé à offrir des connexions à large bande « bêta » en Europe du Nord. SpaceX a clairement une longueur d’avance.

D’après Jean-Marc Nasr, le directeur d’Airbus Space Systems : « entre la volonté de développer Galileo, jusqu’à la mise en place du premier service opérationnel en Europe, il a fallu 20 ans. Aujourd’hui, nous n’avons pas 20 ans devant nous. L’idée d’une infrastructure spatiale européenne est sur la table depuis le début de 2020. Nous devons avoir une constellation opérationnelle au plus tard en 2027″.