Il y a quelques jours, Emmanuel Macron a choisi de nommer Laure de La Raudière à la présidence de l’Arcep pour succéder à Sébastien Soriano, l’actuel président. Encore considérée comme candidate pour quelques jours, Laure de La Raudière a dévoilé sa feuille de route devant les députés à l’Assemblée nationale le 13 janvier 2021. Les premières réactions semblent laisser penser que l’Assemblée serait très favorable à la nomination de Laure de La Raudière à la tête de l’Arcep.

Un discours pour marquer son indépendance

La députée d’Eure-et-Loir et candidate au poste de Présidente de l’Arcep est arrivée en terrain connu. Législatrice depuis 2007 sans discontinuer, Laure de La Raudière a même été vice-présidente de l’Assemblée nationale pendant trois ans.

Auditionnée par l’Hémicycle à propos de sa candidature à la présidence de l’Arcep, Laure de La Raudière a commencé son allocution par ces mots : « c’est avec une vraie émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui, non pas comme députée rapporteure d’une mission sur le numérique comme je l’ai si souvent fait en salle 6241, mais comme future présidente de l’Arcep, si les sénateurs et vous-même validez la proposition de nomination du Président de la République ».

La future présidente du gendarme français des télécoms a très vite balayé les accusations portées contre elle par Xavier Niel. Le patron de Free s’opposait fermement à la candidature d’une ancienne cadre d’Orange à la tête de l’Arcep. Cette expérience remonte à plus de vingt ans.

Laure de La Raudière est revenue dessus lors de son discours mais elle a surtout souhaité mettre en avant son expérience d’élue et de spécialiste du numérique : « de 2007 à ce jour, j’ai réalisé neuf missions sur les enjeux numériques, en toute indépendance d’esprit et sans jamais me demander si ce que je proposais était bon pour un acteur ou un autre ».

Laure de La Raudière, une femme de convictions

Cette femme de convictions s’apprête à entamer un mandat de six ans à la tête du gendarme des télécoms. Parmi ses priorités, nous retrouvons : l’aménagement du territoire, le maintien d’un marché concurrentiel et enfin la réflexion sur l’empreinte environnementale du numérique.

Ce dernier sujet fait justement l’objet d’une proposition de loi récemment votée par le Sénat. Laure de la Raudière veut, tout comme les sénateurs, tendre vers un numérique plus sobre. Elle ajoute que : « la numérisation des PME est un objectif prioritaire pour la France, et porté par le gouvernement ».

Sans surprise, Laure de La Raudière est, tout comme Emmanuel Macron, en faveur du développement de la 5G. La candidate n’a en revanche pas abordé les oppositions farouches que génère cette nouvelle technologie jusque dans les équipes municipales des plus grandes métropoles.

Au cours de son discours, elle a laissé entendre que : « la question du choix de société derrière le déploiement de la 5G est du ressort des débats démocratiques au Parlement, et non du régulateur ». Désormais, Laure de la Raudière devra convaincre le Sénat.