Une étude baptisée Asia Pacific Online Video & Broadband Distribution 2021 et reprise par le média Variety a conclu que le marché de la vidéo en ligne avait dépassé les 30 milliards de dollars en Asie pour la première fois en 2020. La vidéo sur demande financée par la publicité (AVOD) est le format qui a généré le plus de revenus, mais les services de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) sont en pleine ascension.

Les principaux acteurs mondiaux ont le vent en poupe en Asie, à l’image de Netflix : « Netflix a développé une forte activité en Asie-Pacifique, générant un revenu estimé à 2,5 milliards de dollars en 2020 grâce à son succès croissant au Japon, en Corée et en Australie et à la popularité de son contenu asiatique de qualité (coréen et japonais) et de ses originaux mondiaux », explique l’étude.

Même son de cloche pour Amazon Prime Video qui connaît un fort succès en Inde et au Japon, gagnant également en popularité en Australie. Disney+ compte désormais 30 millions d’abonnés sur le continent asiatique, et la plateforme pourrait en obtenir plus de 80 millions juste en Inde si elle parvient à conserver les principaux droits sportifs et investir dans des originaux locaux. Par ailleurs, le lancement de Disney+ Hotstar, le service indien, en Indonésie est pour le moment une véritable réussite.

Du côté de l’AVOD, c’est logiquement YouTube qui est en tête du classement avec 60% des revenus totaux du secteur en Asie Pacifique, mis à part la Chine qui est un marché distinct. L’étude détaille : « La plateforme est une destination pour des clips promotionnels et souvent des épisodes entiers de contenu professionnel en Corée, au Japon et en Asie du Sud-Est. Les créateurs de contenu s’approvisionnent, font des essais et commercialisent des concepts sur la plateforme. Des bibliothèques de contenus professionnels sont disponibles sur le site ». Elle précise en outre que les acteurs locaux séduisent de plus en plus malgré la dominance du service de Google.

Autre élément important ressortant du rapport ; la montée en flèche des services issus de Chine. « Un trio de services chinois – Tencent Video, iQIYI et TikTok – appartenant à ByteDance – se développe dans toute l’Asie Pacifique et dans le monde. TikTok a été le plus performant en termes de consommation et d’engagement en Asie du Sud-Est et au Japon, bien que la monétisation soit en retard. L’application a été interdite en Inde. iQIYI a été lancée commercialement en Malaisie et lancée en douceur sur la plupart des autres marchés d’Asie du Sud-Est », a déclaré l’expert Vivek Couto à Variety. Ces services s’attendent à monter en puissance, notamment en proposant davantage de contenus comme des animes ou des séries coréennes.

La montée du marché de la vidéo en Asie s’explique notamment par la pandémie de Covid-19, on peut donc s’attendre à ce que la courbe stagne en 2021. Toutefois, « l’ampleur et la rapidité des investissements dans les contenus d’appel sont telles que les ajouts nets de nouveaux clients resteront importants à moyen terme », assure le rapport.