Et si 2020 n’avait pas été aussi mauvaise que ça au niveau du business ? Selon le baromètre annuel sur l’état de santé de l’écosystème français des startups, publié par le cabinet EY, la French Tech a levé cette année 5,4 milliards de fonds d’investissement. Pas mal ? C’est 7% mieux qu’en 2019 qui avait pourtant été une année record. Cependant, il ne faut pas seulement s’arrêter à ce chiffre positif. Si l’on compare avec la croissance des années précédentes, on remarque une baisse significative puisqu’en 2019, le montant des levées de fonds avait augmenté de 39% par rapport à 2018, et de 41% en 2018. Par rapport à nos voisins européens, la France se situe en deuxième position : tout juste avant l’Allemagne (5,2 milliards d’euros), mais très loin derrière le Royaume-Uni (12,7 milliards d’euros).

Infographie représentant l'évolution des levées de fonds des start-ups françaises entre 2015 et 2020.

Source : Baromètre EY du capital risque en France, édition bilan annuel 2020.

Moins de levées de fonds mais des montants plus importants

Si l’on regarde maintenant plus en détails les chiffres, le nombre totale d’opérations de levées de fonds a baissé de 16% (pour atteindre 620 levées). Toutefois, ces dernières sont parvenues à mobiliser des sommes supérieures avec en moyenne 8,7 millions d’euros en fin de tour de table. Selon EY, il y a eu davantage de levées de fonds supérieures à 50 millions (21 en 2020, contre 16 en 2019). Une tendance de bon augure selon le cabinet d’audit financier qui espère voir dans les années futures une multiplication des levées à plus de 100 millions d’euros. Un espoir alimenté non pas par la volonté de rattraper le Royaume-Uni en termes de volume, mais pour réduire le risque de voir disparaitre des startups prometteuses. Ces dernières auraient ainsi les moyens de se développer de manière autonome plutôt qu’être rachetées par une grande entreprise, souvent internationale.

Les logiciels et services informatiques : les grands gagnants de l’année 2020

Concernant les secteurs les plus porteurs et en vogue en 2020, on trouve sans surprise les sociétés de logiciels et de services Internet qui concentrent plus de 50% des fonds levés en termes de valeur (1,42 milliards d’euros pour les premiers et 1,40 milliards pour les seconds). Un résultat qui s’explique notamment par la nécessité des entreprises de se doter d’outils collaboratifs pour favoriser le télétravail et la mise en place d’une relation clients à distance en période de confinement. Viennent ensuite les Sciences de la vie (851 millions) et les services de financiers et de paiement, appelés fintech, (622 millions) qui poursuivent doucement mais sûrement leur ascension. A noter que trois quarts des entreprises concernées par les levées de fonds sont franciliennes, ce qui traduit encore une certaines concentrations des technologies dans la capitale.

Répartition des levées de fonds des start-ups françaises en 2020 en fonction des secteurs d'activités.

Source : Baromètre EY du capital risque en France, édition bilan annuel 2020.

Concernant le Top 5 des levées de fonds les plus importantes, la palme revient au studio de jeux mobiles, Voodoo, qui aurait récolté 400 millions d’euros auprès du géant chinois Tencent. L’estimations n’a toutefois pas encore été confirmée officiellement. L’éditeur de logiciel pour les places de marché, Mirakl, se place en deuxième position (256 millions d’euros) et le fabricants d’aliments pour animaux à base d’insectes, Ynsect, vient boucler le podiuem (190 millions d’euros). Viennent ensuite le label durable Ecovadis (182 millions) et l’outil d’analyse d’expérience Content Square (173 millions). Si vous êtes aussi fondateur d’une startup, on vous souhaite un aussi bel avenir que ces 5 exemples dont le parcours est intéressant pour comprendre comment réussir une levée de fonds.