Après les voitures capables de faire un créneau toute seule, c’est au tour des bateaux d’avoir eux aussi leur solution pour « se garer ». Penta, la filiale maritime de Volvo, a présenté ce lundi 11 janvier sa solution d’aide à l’accostage, Assisted Docking, à l’occasion du CES 2021. Il s’agit d’un des plus grands salons au monde consacré à l’innovation technologique, dont l’édition 2021 se tient exceptionnellement exclusivement en ligne.

Concrètement, comment ça fonctionne ?

Le capitaine du bateau dispose d’un joystick pour indiquer à son assistant virtuel la direction qu’il souhaite prendre. Le système Penta s’occupe ensuite des tâches difficiles, soit évaluer les éléments variables, comme le vent ou la marée, pour aider le bateau à garder la bonne trajectoire. Il est équipé pour cela d’une combinaison de GPS, de capteurs embarqués et de positionnement dynamique. L’Assisted Docking permet alors les fonctions suivantes : se déplacer en ligne droite sans compensation manuelle, rester immobile, effectuer une manœuvre lente, effectuer une rotation autour d’un point fixe, repositionner légèrement le bateau, l’aligner ou encore effectuer une poussée latérale pour l’accostage latéral.

L’accostage assisté, un gadget ?

Pas vraiment ! Garer son bateau dans une marina est une manœuvre difficile, notamment pour les marins d’eau douce, surtout quand le port est bondé ou très étroit. Elle peut également l’être pour un vieux loup de mer lorsque les éléments naturels ne sont pas cléments. Le capitaine doit alors faire attention à de nombreux détails pour éviter que son bateau ne s’écrase ou ne heurte le bateau de quelqu’un d’autre. Pas évident avec un engin de plusieurs dizaines de pieds de long ! D’autant que les dégâts (et le coût de réparation) sont bien plus considérables que lorsque l’on égratigne une voiture lors d’un créneau mal négocié.

Cependant, l’aide à l’accostage n’est qu’un début dans l’automatisation de la navigation. Cette technologie, qui permet notamment de faire avancer le bateau en ligne droite, en compensant automatiquement les éléments naturels, pourrait rendre le voyage maritime plus sûr. Certains y voient même une étape supplémentaire vers l’automatisation entière des navires, au même titre que les voitures autonomes sur les routes terrestres. À noter que le constructeur suédois a créé en 2019 l’entité Volvo Autonomous Solutions, pour se spécialiser dans le transport autonome. L’entreprise n’est toutefois pas la seule à se pencher sur les bateaux autonomes : le laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle du MIT (CSAIL) teste actuellement sa solution (Roboat II) dans les canaux d’Amsterdam.

La commercialisation de l’Assisted Docking prévue au printemps 2021

Volvo Penta garde dans son tiroir cette nouvelle technologie depuis un moment. Il y a deux ans, l’entreprise spécialisée dans la production de moteurs et autres systèmes pour les bateaux, avait présenté son système pour la première fois, à l’occasion de l’étape suédoise de la Volvo Ocean Race à Göteborg. À l’époque, le bateau prototypé avait réussi à se glisser sans accroc, ni stress, entre deux yachts de course de 72,6 pieds. La solution est désormais au point et prête à être commercialisée. Elle sera même disponible au printemps 2021 pour l’installation sur des bateaux neufs ou une mise à jour de ceux déjà équipés du système IPS de Volvo Penta.