Aux États-Unis, la Central Intelligence Agency (CIA) a décidé de changer de logo tout en promouvant un nouveau site internet. Objectif : redorer son image et attirer de nouvelles recrues issues des minorités… Pour le moment, l’opération n’est pas très réussie : tandis que de nombreux internautes moquent le nouveau logo de l’agence, d’autres lui rappellent son lourd passé.

Le nouveau site de la CIA dispose d’une typographie plus épurée tout en mettant en scène des femmes, des personnes jeunes, noires et hispaniques avec un slogan très patriotique : « Nous sommes la première ligne de défense de la Nation ». Son nouveau logo est quant à lui bien plus minimaliste que le précédent, et n’a pas manqué de faire réagir les utilisateurs de Twitter qui l’ont comparé à la pochette d’un album de… musique électronique.

Mais pourquoi un tel revirement ? Il semblerait que l’agence américaine souhaite mettre derrière elle l’image qu’elle renvoie depuis sa création en 1947 : une organisation uniquement composée d’hommes blancs et riches issus des universités de l’Ivy League, qui regroupe notamment Harvard, Yale ou encore Princeton. Si la CIA s’est tout de même diversifiée ces dernières années, le nombre de personnes issues des minorités y reste moins élevé qu’au sein du reste de la main-d’œuvre fédérale des États-Unis (25% contre 37%).

L’année dernière toutefois, l’agence a embauché sa première dirigeante pour l’engagement hispanique, Ilka Rodriguez-Diaz, une femme ayant passé plus de trois décennies au sein de la CIA : « La CIA n’a jamais été dans mon collimateur. Je ne pensais pas correspondre au « profil ». Après tout, les espions que j’ai vus à la télévision étaient des hommes anglo-saxons de l’Ivy League, pas des Latinos du New Jersey », a-t-elle écrit dans un article du Miami Herald après avoir obtenu le poste en octobre dernier. À noter que depuis 2018, Gina Haspel dirige la CIA, en faisant la première femme à occuper ce poste.

Avec cette campagne, l’organisation espère ainsi renvoyer une bonne image auprès des nouvelles générations, mais comme le note Vice, son lourd passif envers certaines des minorités qu’elle souhaite recruter, notamment de par ses différentes actions menées en Amérique du Sud pendant la guerre froide, risque de lui poser problème…