Selon une étude réalisée par Mastercard, 42% des européens estiment gérer leurs finances depuis le web plus fréquemment qu’avant la pandémie et 62% de ces mêmes personnes interrogées envisagent de passer d’une « banque physique » à une plateforme en ligne. Malgré ce que l’on pourrait penser, cette accélération spectaculaire du marché a causé du tort à quelques néobanques européennes. Elles ont trébuché, mais certaines d’entre elles pourraient se consolider en 2021.

Les néobanques perdent beaucoup d’argent

Une croissance coûte forcément beaucoup d’argent. C’est le constat de la grande majorité des startups. Pendant la pandémie de la Covid-19 et tout au long de l’année 2020, les néobanques européennes ont évidemment pu s’en rendre compte. La demande a explosé pour les banques nouvelle génération. Cependant, certaines néobanques subissent. C’est le cas de Monzo et Revolut, deux banques nouvelle génération qui font état de pertes de plus en plus importantes depuis le début de l’année 2020. Elles ont également reçu une multitude de plaintes de clients concernant leurs services.

Tom Blomfield, le fondateur de Monzo a même quitté son poste de CEO plus tôt cette année. Ce départ a logiquement suscité des inquiétudes en interne. Tom Blomfield a expliqué qu’il ne savait pas s’il aurait la capacité à poursuivre ses activités en raison des perturbations causées par la crise de la Covid-19. Il faut bien reconnaître que les néobanques sont soumises à une pression énorme pour montrer qu’elles sont sérieuses : les investisseurs les poussent à démontrer qu’elles sont capables de monétiser leurs produits et donc de réaliser des bénéfices.

Tous les acteurs ne serviront pas à cette crise

De son côté, Revolut a également été impactée par la crise. La néobanque tente coûte que coûte de convaincre ses clients de passer aux offres Premium. Malgré une levée de fonds record de 500 millions d’euros en février 2020 (la plus importante levée de fonds de la fintech en Europe), Revolut n’a pas réussi à trouver la rentabilité. La croissance de l’entreprise coûte très cher : Revolut a multiplié par quatre ses effectifs, lancé Revolut Junior, ainsi qu’une offre aux États-Unis au début de l’année 2020.

Selon Ali Niknam, CEO et fondateur de la néobanque Bunq : « grâce à cette crise, certaines néobanques comprennent qu’il est grand temps de se réveiller. Pour gérer une entreprise saine, il faut des finances saines. Tous les nouveaux venus dans le domaine de la banque en ligne ne survivront pas à la pandémie. La complexité de la création d’une startup, la concurrence des banques traditionnels établies et la réglementation très lourde du secteur bancaire est un mélange complexe ».

Selon les experts du marché, nous verrons bientôt apparaître des grands gagnants européens et quelques perdants. Il y aura certainement des fusions et des acquisitions dans les prochains mois. Ce fût par exemple le cas pour Shine cet été. La néobanque française a été rachetée par la Société Générale pour faire la promotion croisée de leurs offres respectives. Les banquiers de la Société Générale peuvent par exemple proposer à leurs clients professionnels d’utiliser Shine.