Depuis le début du mois de novembre, Ant Group et Alibaba sont dans le collimateur des autorités chinoises, et cela pourrait avoir un impact conséquent sur l’économie du pays, estime un expert interrogé par CNBC.

Tout a commencé lorsque Jack Ma, milliardaire très respecté en Empire du Milieu et fondateur d’Alibaba et Ant Group, a tenu un discours dans lequel il semblait critiquer les régulations chinoises. Quelques jours plus tard, l’introduction en bourse d’Ant Group à Shanghaï et Hong Kong a été interrompue par les autorités, alors qu’elle devait être la plus importante de l’Histoire. Le gouvernement en a alors profité pour remettre les points sur les i auprès de ses géants technologiques et également introduire de nouvelles régulations à leur encontre.

Les géants Ant Group et Alibaba sont particulièrement visés. D’ailleurs, Jack Ma a été qualifié de « capitaliste malfaisant » et de « fantôme suceur de sang » sur les réseaux sociaux chinois. Le Parti communiste veut ainsi serrer la vis au secteur de la fintech, et notamment à la plateforme Alipay, filiale d’Ant Group. Il a ainsi demandé à ce dernier de remodeler ses activités et de revenir à ses services de base pour mettre de côté les prêts ou encore les offres d’assurance.

De son côté, Alibaba fait désormais l’objet d’une enquête antitrust pour abus de position dominante. Si le PDG du géant de l’eCommerce assure vouloir coopérer avec les autorités pour améliorer le système, ses actions en bourse ont enregistré une baisse impressionnante suite à l’annonce de l’enquête. Le gouvernement assure que ces nouvelles mesures visent à éviter une crise financière, tant les activités d’Ant Group sont importantes dans le pays. Mais selon Andrew Collier, directeur général d’Orion Capital research, les intentions des autorités sont toutes autres : « Maintenant, puisqu’ils deviennent si sérieux et qu’ils présentent de nouvelles allégations et leur disent de réduire de grandes parties de leurs activités, il est clair que c’est en partie un objectif politique de réduire la taille de ces entreprises afin qu’elles n’aient pas une part de marché importante et qu’elles menacent l’existence du système étatique ».

Toujours selon l’expert, cela pourrait finalement affecter de manière très négative le secteur de la fintech chinoise, qui est pourtant le plus important au monde, ainsi que l’économie même du pays.