Le PDG d’Alibaba, Daniel Zhang, a réaffirmé l’engagement de son entreprise pour un « développement réglementé » en réponse à l’enquête antitrust dont elle est la cible par la State Administration for Market Regulation (SAMR).

En effet, la Chine a décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière avec de nouvelles réglementations pour ses géants technologiques. Les firmes fondées ou dirigées par le milliardaire Jack Ma sont particulièrement visées par les autorités du pays, tandis que ce dernier est passé de modèle de réussite à personnalité vivement critiquée en Empire du Milieu, notamment pour ses nombreuses remarques à l’encontre des régulations mises en place. En conséquence, la banque centrale chinoise a sommé Ant Group et sa plateforme Alipay de revenir à ses activités d’origines, c’est-à-dire les paiements en ligne, et de laisser de côté tout le reste de ses services comme les prêts et les offres d’assurances.

Le géant du eCommerce Alibaba est quant à lui visé par une enquête antitrust. Il lui est reproché un comportement monopolistique, notamment en forçant les commerçants à ne pouvoir choisir qu’une seule plateforme en ligne pour la distribution de leurs produits. Selon Pékin et les médias contrôlés par le gouvernement chinois, « il s’agit d’un nouveau départ nécessaire, pour un développement futur meilleur et plus sain », et il semblerait qu’Alibaba ne souhaite pas entrer en conflit avec le Parti communiste à ce sujet.

Comme le rapporte le South China Morning Post, Daniel Zhang a tenu un discours en accord avec les autorités lors d’une conférence du comité du parti de la province du Zhejiang. « Alibaba est un participant et un bénéficiaire du développement de l’industrie de l’internet [en Chine] et nous lui en sommes particulièrement reconnaissants. Nous croyons fermement que le développement réglementé est l’avenir, et que seule l’autodiscipline peut permettre à une industrie de prospérer. Il s’agit d’un système de régulation vigoureux et ordonné et d’un écosystème d’économie de plateformes qui peut bénéficier à toutes les parties prenantes », a-t-il déclaré.

Le PDG d’Alibaba a également assuré vouloir « servir et soutenir l’innovation et le développement des entreprises de la plateforme et explorer les limites des monopoles pour promouvoir les entreprises à fonctionner conformément aux lois et règlements ». L’entreprise a par ailleurs largement coopéré avec une visite organisée par la SAMR dans son QG situé à Hangzhou, qui consistait à collecter des informations dans le cadre de l’enquête antitrust.

Une chose est sûre, les réactions des entreprises américaines et chinoises face aux poursuites dont elles sont la cible sont diamétralement opposées. Tandis qu’Alibaba va dans le sens des autorités et entend coopérer et revoir ses pratiques, Google ne reconnaît pas les accusations qui lui sont portées et assure qu’elles sont infondées.