Dans un effort pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et encourager « la croissance verte », le Japon a annoncé qu’il interdirait la vente des véhicules à essence d’ici 2030 et ce, malgré les réticences formulées par les grands constructeurs automobiles originaires du pays insulaire. Les véhicules hybrides, cependant, seront toujours autorisés précise le Wall Street Journal.

Clap de fin pour les véhicules à essence

C’est une décision historique que vient de prendre le Japon. D’ici la mi-2030, les véhicules à essence seront totalement interdits à la vente dans le territoire, au grand dam des constructeurs automobiles japonais. Rappelons que cette industrie est l’une des plus importantes du pays puisqu’elle représente, à elle seule, 10% de son PIB. Plus encore, en 2019, 4,9 millions de voitures y ont été vendues, parmi lesquelles 60% étaient des automobiles à essence, et seulement 0,3% étaient électriques.

Pour Akio Toyoda, président de Toyota, cela ne fait aucun doute : si le Japon interdit les voitures à essence et passe trop rapidement aux véhicules électriques, « le modèle économique actuel de l’industrie automobile va s’effondrer ». L’enjeu est donc important pour le Japon qui se doit de trouver le juste équilibre pour encourager l’écologie tout en préservant son économie.

Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement japonais a d’abord fait une concession : les voitures hybrides seront toujours autorisées après 2035. Un compromis qui parait plus facilement atteignable puisque la plupart des modèles des grands constructeurs automobiles disposent aujourd’hui d’une version hybride.

Le Japon mise sur une « croissance verte »

Pour Yoshihide Suga, Premier ministre du Japon, la réduction des émissions de carbone « devrait être abordée comme une stratégie de croissance, et non comme une limitation de la croissance ». C’est pourquoi, en parallèle de l’interdiction des véhicules à essence, le gouvernement japonais mise sur une « croissance verte » qui lui permettrait de générer 90 000 milliards de yens (soit 870 milliards de dollars) de croissance économique supplémentaire par an d’ici 2030.

Par ailleurs, afin d’inciter les entreprises à accompagner ce plan de croissance écologique et économique, le Japon prévoit de leur offrir des allègements fiscaux et autres incitations financières.

Enfin, le Japon compte sur le développement de ses sources d’énergies renouvelables. Rappelons qu’à l’heure actuelle, celles-ci représentent moins de 20% des sources d’énergie du pays. L’objectif serait de les monter de 50 à 60% d’ici 2050, principalement grâce à la création de parcs éoliens en mer.