Tesla a crevé les plafonds de la bourse en 2020. Pourtant, selon Vitali Kalesnik, partenaire et responsable de la recherche en Europe chez Research Affiliates, le prix des actions de l’entreprise est bien trop élevé par rapport à ses performances réelles. À tel point que le chercheur estime que la firme d’Elon Musk est en pleine bulle spéculative. Or, toutes les bulles finissent un jour par exploser…

En 2020, Tesla s’est envolée en Bourse

L’année 2020 aura été particulièrement fructueuse pour Tesla. Grâce à des résultats financiers records, à des taux de livraison dépassant les prévisions malgré la pandémie et au lancement des travaux pour l’ouverture de la première Gigafactory européenne, le cours de l’action de l’entreprise a augmenté de 650%.

Aujourd’hui, Tesla est valorisée à 616 milliards de dollars, soit plus que les neuf plus grands constructeurs automobiles réunis. En conséquence, Elon Musk est devenu le deuxième homme le plus riche du monde et la firme a pu intégrer le S&P 500, un indice boursier qui mesure les performances des 500 plus grandes entreprises cotées en bourse aux États-Unis.

Si le tableau paraît idyllique, l’expert en économie Vitali Kalesnik met en garde au micro de CNBC : « Bien que Tesla soit une entreprise remarquable, ses actions présentent d’importants signes de surévaluation ». De fait, le spécialiste estime que le cours de l’action Tesla est trop élevé compte tenu, entre autres, de ses ventes et de ses chiffres de production.

En outre, Vitali Kalesnik précise que les profits de Tesla sont « largement comparables » à ceux des autres entreprises de l’industrie automobile. Une situation qui, pour lui, ne laisse pas de place au doute : « la valorisation actuelle de Tesla est en pleine bulle spéculative ».

Gare à l’atterrissage

Une bulle qui pourrait bien venir à éclater. Il y a quelques jours, un rapport publié par Reuters dévoilait que la production de l’Apple Car démarrerait dès 2024. On y apprenait notamment que la firme à la pomme miserait sur une autonomie accrue, ainsi que sur une nouvelle technologie permettant de réduire considérablement le coût de production des batteries. Si Apple a refusé de commenter l’information, il est évident qu’une telle entrée sur le marché de la voiture électrique pourrait causer beaucoup de tort au cours de l’action Tesla.

Par ailleurs, d’autres grands constructeurs automobiles historiques se penchent de plus en plus sur les véhicules électriques. Vitali Kalesnik détaille : « Tesla a quelques avantages sur le marché des véhicules électriques, et beaucoup de ses concurrents l’admettent. Cela étant, ces derniers (…) mettent en place des plans très agressifs de plusieurs milliards de dollars pour s’inscrire dans ce marché. Volkswagen produit déjà des véhicules électriques. Toyota a des projets sérieux, et a récemment présenté ses avancées dans le domaine des batteries à semi-conducteurs, qui sont censées révolutionner l’industrie des véhicules électriques ».

Si Tesla a une véritable longueur d’avance, il paraît évident que l’entreprise devra redoubler d’efforts pour continuer à capter l’attention des actionnaires face à l’arrivée en force de ses concurrents sur le marché des véhicules électriques. Une mission qui est encore loin d’être gagnée et qui pourrait, si elle échoue, causer l’explosion de la bulle Tesla.