Depuis bientôt deux mois, la Chine a décidé de s’attaquer à son tour au monopole de ses propres géants du web. Alors qu’il est déjà question d’une enquête antitrust pour Alibaba, Pékin a décidé de convoquer six géants de la tech chinoise en guise d’avertissement. Selon le South China Morning Post, il fût notamment question des pratiques anticoncurrentielles déployées par certaines de ces grandes entreprises du numérique.

Pékin accentue la pression sur les géants de la tech

Alibaba, JD.com, Tencent, Meituan, Pinduoduo et Didi Chuxing ont été convoqués par Pékin. Au cours de cette audition, l’autorité en charge de la régulation des marchés a demandé à ces six géants de la tech chinoise de suivre de manière très stricte la ligne de Pékin et de prêter attention à deux points principaux : la concurrence déloyale par des prix trop bas et la sauvegarde des emplois. Cette mise en garde intervient à un moment où Pékin décide de procéder à un examen global du rôle des grandes  en reprises technologiques dans l’économie chinoise.

Concrètement, Pékin s’inquiète de voir les plateformes du numérique détruire les petits commerçants indépendants. La deuxième économie mondiale veut éviter un retour de bâton trop violent de la montée en puissance de ces grands acteurs. L’idée derrière cette réglementation antitrust est aussi de limiter le pouvoir grandissant des plateformes du web.

Le même combat se joue actuellement aux États-Unis entre le gouvernement et Facebook et Google. Les deux géants californiens ont été mis en examen pour pratiques anticoncurrentielles. De son côté, le régulateur chinois a notamment déclaré qu’il était « strictement interdit de vendre des produits en dessous du prix de revient dans le but d’évincer des concurrents ou de rechercher des positions de monopole« .

Quelle sera la réaction des plateformes chinoises ?

Lors de cette audition il a également été question des données collectées par les plateformes du web. Le régulateur a déclaré que les géants de la. tech ne peuvent pas collecter et utiliser illégalement des données sur les consommateurs et qu’ils ne doivent pas profiter de ces données pour nuire aux droits et aux intérêts des consommateurs.

On peut lire dans le rapport que : « les plateformes numériques doivent assumer de plus grandes responsabilités sociales et s’investir davantage pour créer une nouvelle dynamique de développement économique, promouvoir l’innovation scientifique et technologique, sauvegarder les intérêts publics, et améliorer les moyens de subsistance des gens ».

Quoi qu’il en soit, cette audition prouve que l’appareil réglementaire chinois devient plus agressif dans la gestion des risques découlant des activités commerciales des géants du web. Difficile de dire comment les entreprises chinoises vont réagir. Elles ont plutôt la réputation d’obéir au doigt et à l’œil du gouvernement. Cependant, certains analystes chinois pensent que les enjeux sont tels que les grandes entreprises du web pourraient trouver des moyens de contourner ces nouvelles restrictions