Le régulateur des marchés a annoncé ce jeudi l’ouverture d’une enquête portant sur le géant du e-commerce Alibaba. Symbole international de la puissance chinoise dans le numérique, le pays souhaite étudier si il n’abuse pas de sa position.

Dans sa déclaration, le SAMR (State Administration for Market Regulation) déclare que l’enquête démarre sur la base d’informations mettant en lumière un comportement monopolistique de la part d’Alibaba. D’une manière assez similaire à ce qui est reproché à Amazon aux États-Unis, l’entreprise de Jack Ma aurait imposé des restrictions illogiques à des vendeurs ou des utilisateurs de sa place de marché.

Évidemment, Alibaba a répondu dans un communiqué qu’elle comptait coopérer avec les régulateurs, tout en assurant que ses activités fonctionnaient normalement.

Par cette enquête, la Chine confirme une nouvelle fois sa volonté de mettre fin à des années de libertés accordés aux entreprises, surtout celles opérant sur la toile. Pour preuve, le SAMR n’a été fondé qu’en 2018, réunissant 3 précédents bureaux d’État. Elle coïncide également avec les diverses enquêtes et avancées initiées en Europe, et surtout aux États-Unis. On peut donc aisément penser que le sentiment de frustration vécu en occident s’est propagé jusqu’en Chine. À son image, tout va très vite.

Tout est parti d’un vaste rapport antitrust sur les géants du numérique chinois mi-novembre. Dans ses conclusions l’Empire du Milieu y manifeste ses inquiétudes vis-à-vis des pratiques commerciales des grandes plateformes. Il y émet également des préoccupations quant aux pouvoirs et à l’influence croissants de ces entreprises. Si au départ, le rapport visait majoritairement des grands noms du e-commerce, la situation s’est étendue à une multitude de services.

Parmi eux : Alibaba, JD.com et Pinduoduo, plateformes ecommerce ; Tencent, possède une multitude de services, mais surtout reconnu pour son empire dans le monde du jeu vidéo ; Didi Chuxing, application de taxi ; Meituan, livraison de nourriture ; ByteDance, réseaux sociaux ; Ant Group, services financiers.

D’ailleurs, en Novembre, Ant Group en chemin pour réaliser d’introduction en bourse le plus importante de l’Histoire s’est vue stoppée net par les autorités chinoises. Coïncidence ou mauvais timing, la société elle aussi fondée par Jack Ma, a vu arriver de nouvelles règles visant à mieux encadrer le secteur des fintech. Opérant le système de paiement Alipay, elle est responsable de la création de 230 milliards de dollars de microcrédits. Ils sont ensuite distribués à des banques de petites tailles, les rendant vulnérables aux défauts de paiement. Ce stop ainsi que les règles à revenir ont contraint Ant Groupe à retirer certains de ses produits financiers.

Loin de la finance, mais très loin devant ses concurrents sur le marché de la vente en ligne, Alibaba semble indétrônable grâce à ses marketplaces Taobao et Tmall. Alors que l’on n’attendait pas la Chine aller aussi vite, elle fini l’année sous le signe de la régulation de la concurrence. Le ton est donné pour 2021.