Dans un document long de 42 pages publié le lundi 21 décembre, Google se défend des accusations portées par le Département de la Justice (DOJ) américain à l’encontre de son moteur de recherche. Son argument numéro 1 : « Les gens utilisent Google Search parce qu’ils le souhaitent, et non parce qu’ils y sont contraints ou parce qu’ils ne trouvent pas facilement d’autres moyens de rechercher des informations sur Internet ».

Google garde la même ligne de défense

La firme de Mountain View a ainsi répondu, page par page, à la plainte déposée le 20 octobre dernier par le DOJ et 11 États américains, récemment rejoints par la Californie. Accusant Google d’abus de position dominante, ils lui reprochent notamment les contrats exclusifs (et exorbitants) passés avec des constructeurs de téléphone comme Apple ou Samsung, mais également avec des navigateurs Internet afin que Google y soit le moteur de recherche par défaut. Jugée anticoncurrentielle, cette manière de faire a en effet affecté de nombreux rivaux de l’entreprise, incapable de se frayer un chemin dans ce secteur dominé par un mastodonte aux moyens colossaux : Google possède 94,3% des parts de marché des moteurs de recherche.

Selon le géant de la tech toutefois, son produit est continuellement innové dans le but d’« organiser l’information mondiale et la rendre universellement accessible et utile ». Il explique également que les utilisateurs peuvent facilement changer leur moteur de recherche par défaut sur différents supports. Google explique que ses achats d’espaces sur les appareils électroniques est comparable à celui d’une marque qui achète un espace sur le rayon d’une épicerie. Ces déclarations vont dans le sens de la ligne de défense de l’entreprise, qui assure depuis le début de l’affaire que c’est la qualité de ses produits qui attire autant d’utilisateurs, et pas des supposées pratiques antitrust.

La firme est visée par trois plaintes distinctes… qui pourraient être jointes

La juge chargée de l’affaire, Amit Mehta, a déclaré que le procès n’aurait pas lieu avant 2023. D’ici là, d’autres charges risquent de venir s’accumuler à l’encontre de Google. En effet, 38 États ont porté une nouvelle plainte à son encontre la semaine dernière. Celle-ci s’intéresse également au Search et aux pratiques anticoncurrentielles de la firme pour le maintenir en haut du marché, et va même encore plus dans les détails que la précédente. De ce fait, les deux plaintes pourraient être jointes pour monter un super dossier contre Google. D’autres poursuites ont par ailleurs été engagées par le procureur général de l’État du Texas, visant les activités publicitaires de l’entreprise cette fois.

Ces différentes plaintes s’inscrivent dans le cadre de vastes enquêtes menées par les autorités américaines sur les GAFA, qui exercent un monopole écrasant et sont considérés comme des portails vers la culture, le commerce et les communications. Pour parvenir à un tel statut, elles ont usé de stratagèmes qui intéressent particulièrement les enquêteurs… Facebook a ainsi été inculpée pour abus de position dominante par rapport aux rachats d’Instagram et de WhatsApp, tandis qu’Amazon et Apple risquent, elles aussi, de devoir faire face à la justice prochainement.