Alors que les enquêteurs peaufinaient leur dossier antitrust sur le réseau social, plusieurs sources citées par le Washington Post affirment que ce dernier leur a proposé de contribuer à la création de son prochain rival.

En effet, les avocats de la firme ont déclaré qu’elle était prête à céder une licence d’accès à son code à un concurrent potentiel, lui permettant de développer sa propre plateforme en partant sur une base déjà très solide. Évidemment, les régulateurs ont rejeté cette offre qui ressemblaient, il faut l’avouer, à un recours de dernière chance. Malgré cette proposition, la Federal Trade Commission (FTC), ainsi que 48 États ont entamé des poursuites à l’encontre de Facebook.

Au cœur de la plainte, on retrouve les rachats d’Instagram et de WhatsApp, qui ont respectivement eu lieu en 2012 et 2014. Selon les autorités, la firme de Mark Zuckerberg préfère acheter la concurrence plutôt que de s’y frotter, et en profite pour développer un monopole si puissant qu’il est quasiment impossible pour les utilisateurs de s’en défaire. De cette manière, Facebook a accès à des données sensibles qu’il revend aux marques sans que les gens n’aient de réelle alternative de réseau social plus respectueux de la vie privée. L’entreprise nie logiquement ces allégations, et assure qu’elle doit faire face à de nombreux concurrents coriaces. « Nous continuerons à défendre vigoureusement la capacité des personnes et des entreprises à choisir nos services, nos publicités et nos applications gratuites en raison de la valeur qu’ils apportent », a déclaré Chris Sgro, une porte-parole de Facebook.

Le proposition de dernière minute effectuée par le réseau social est néanmoins la preuve de la crainte ressentie par ses dirigeants. En effet, Mark Zuckerberg a par le passé affirmé vouloir écraser la concurrence, et a peiné à convaincre le Congrès américain lors de l’audience antitrust qui a eu lieu cet été. Dans les mois qui ont précédé les poursuites, la firme s’est ainsi attelée à engager les avocats antitrust les plus réputés des États-Unis. Ses employés ont par ailleurs reçus des consignes strictes visant à éviter tout comportement suspect aux yeux des autorités, note le Washington Post.

Il faut dire que l’heure est grave pour Facebook : si l’entreprise est reconnue coupable, elle pourrait être obligée de se séparer de WhatsApp et d’Instagram. Les deux applications sont aujourd’hui des mastodontes dans le domaine des plateformes sociales et elles rapportent très gros à Facebook… Toutefois, la fusion prochaine de Messenger, de WhatsApp et de la messagerie d’Instagram pourrait rendre la tâche plus difficile pour les législateurs américains. Affaire à suivre…