C’est officiel : l’Union européenne a finalement approuvé le rachat de Fitbit par Google pour un montant de 2,1 milliards de dollars. Comme prévu, la firme de Mountain View a été contrainte de faire quelques concessions pour pouvoir mettre la main sur le constructeur de bracelets connectés.

Accès à des données sensibles

Depuis l’annonce de l’acquisition en novembre 2019, de nombreuses inquiétudes ont émané de la part des dirigeants de l’UE. Si Google affirme que l’idée est de se développer dans le domaine des wearables, l’entreprise va également avoir accès à des données sensibles (santé, GPS, etc.) sur les détenteurs des bracelets connectés, données qu’elle pourrait être tentée d’exploiter à des fins publicitaires…

L’UE a ainsi décidé de lancer une enquête sur ce rachat au mois d’août 2020 afin de s’assurer « qu’à l’issue de l’opération, la maîtrise de Google sur les données collectées au moyen de dispositifs portables ne faussera pas la concurrence ». À la fin septembre, nous apprenions que l’union et le géant du Web étaient proches de trouver un accord, et c’est désormais chose faite. L’acquisition de Fitbit va notamment permettre à Google de venir concurrencer Apple sur le marché des montres connectées.

« Nous pouvons approuver le projet d’acquisition de Fitbit par Google car les engagements permettront de garantir que le marché des articles wearables et celui de la santé numérique naissant resteront ouverts et concurrentiels. Les engagements déterminent comment Google pourra utiliser les données collectées à des fins publicitaires, comment l’interopérabilité entre les produits wearables concurrents et Android sera sauvegardée et comment les utilisateurs pourront continuer à partager des données sur la santé et la condition physique, s’ils le souhaitent », a déclaré Margrethe Vestager de la Commission européenne.

Les données Fitbit des Européens ne pourront pas être mélangées à celles de Google

Sous les conditions imposées par l’Union européenne, Google n’a pas le droit d’utiliser les données récoltées par les appareils Fitbit pour la publicité ciblée. Cela concerne tous les utilisateurs vivant au sein de l’Espace économique européen. Par ailleurs, la firme est dans l’obligation de séparer les données de Fitbit de celles de Google : les données personnelles des utilisateurs Fitbit en Europe seront de ce fait mises sous silos. L’instauration de silos est d’ailleurs prévue dans le Digital Services Act présenté la semaine passée par l’UE pour réguler la Big Tech.

Les Européens auront en outre la possibilité d’approuver ou de refuser l’utilisation des données relatives à leur santé pour informer d’autres services Google comme son moteur de recherche ou encore Google Maps. Google a également fait plusieurs concessions dans le but de ne pas brider la concurrence, notamment en garantissant à ses rivaux un accès aux API Fitbit et Android. Tous les engagements sont effectifs sur une période de dix ans.

À l’autre bout du monde, les régulateurs australiens surveillent également de très près cette acquisition et pourraient, eux aussi, imposer des conditions à Google pour l’approuver.