Selon l’agence de presse Reuters, Facebook s’apprête à faire basculer ses utilisateurs britanniques vers la réglementation américaine. Similaire à une décision prise par Google au mois de février dernier, cette manœuvre va permettre au réseau social de contourner la législation européenne sur la protection des données. Comptant parmi les plus strictes au monde, cette dernière va en plus être renforcée avec le Digital Services Act.

De Facebook Irlande à Facebook Inc.

Alors que le Brexit sera très bientôt effectif, les habitants du Royaume-Uni vont devoir accepter de nouvelles conditions générales sur Facebook, ainsi que sur WhatsApp et Instagram. Ils devront ainsi agréer aux réglementations américaines alors qu’actuellement, ils sont régis par la législation européenne puisque reliés à Facebook Irlande, pays membre de l’UE.

« Comme d’autres entreprises, Facebook a dû procéder à des changements pour répondre au Brexit et va transférer les responsabilités et obligations légales des utilisateurs britanniques de Facebook Ireland à Facebook Inc. Il n’y aura aucun changement dans les contrôles de confidentialité ou les services que Facebook offre aux personnes au Royaume-Uni », a déclaré la branche britannique de Facebook.

Outre-Atlantique, les mesures de protection des données sont beaucoup plus souples. Si les utilisateurs britanniques resteront quand même protégés par les lois du Royaume-Uni qui s’alignent sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD), des inquiétudes sont en train de naître.

Un rapprochement entre le Royaume-Uni et les États-Unis devrait s’opérer

« Plus l’entreprise est grande, plus elle détient de données personnelles, plus elle est susceptible d’être soumise à des obligations de surveillance ou à l’obligation de transmettre des données au gouvernement américain », a affirmé le directeur exécutif de l’Open Rights Group, organisation œuvrant pour préserver les lois et les libertés numériques outre-Manche.

En effet, le CLOUD Act de 2018 permet au gouvernement des États-Unis d’obtenir plus facilement des données détenues par les entreprises américaines, même si ces dernières concernent des personnes habitant dans des pays étrangers. Le Royaume-Uni va en outre devoir négocier de nouveaux partenariats commerciaux, et devrait logiquement se tourner de l’autre côté de l’Atlantique pour cela. Dans la balance, le pays pourrait assouplir sa législation sur la protection des données à l’égard des États-Unis.

Si le Royaume-Uni a effectivement créé une agence dont le seul but est de réguler les géants de la tech, il est difficile de dire s’il parviendra à garder des mesures strictes quant à la protection des données de ses citoyens…