Au mois de novembre, le gouvernement chinois a annoncé vouloir s’attaquer au monopole de ses propres géants du numérique. Une prise de conscience du pouvoir grandissant des BATX et d’autres géants chinois dont Meituan, Pinduoduo, ou encore JD.com. Cela n’aura traîné, le 14 décembre, le South China Morning Post rapportait que la Chine avait déjà infligé de premières amendes à Alibaba ainsi qu’à China Literature, une filiale de Tencent.

Deux premières amendes pour Alibaba et Tencent

Selon la réglementation mise en place par le gouvernement chinois, les deux entreprises risquent de prendre une amende de 500 000 yuans, l’équivalent de 70 000 euros. Inutile de dire que c’est totalement dérisoire compte tenu du montant de leur chiffre d’affaires. Selon un porte-parole de l’autorité de régulation des marchés, cette sanction est là pour tirer la sonnette d’alarme. L’idée est de montrer aux autres géants du secteur que le gouvernement chinois est bien décidé à faire respecter cette nouvelle réglementation.

Sont concernées dans cette affaire, les prises de participation d’Alibaba dans le grand centre commercial chinois Intown et l’acquisition par China Literature du studio de cinéma New Classics Media. Si la Chine avait fait appliquer sa réglementation à la lettre, elle aurait pu demander une rupture totale, conformément aux lois antitrust votées récemment. Un porte-parole de China Literature a répondu à cette annonce en précisant que : « nous suivons strictement l’ordre réglementaire pour être parfaitement en règle avec les exigences de conformité et d’autorisation du gouvernement ».

Le gouvernement chinois est-il sur la même ligne que les États-Unis ?

Une autre enquête est actuellement en cours, il s’agit de la fusion entre deux géants du streaming en Chine : Huya et Douyu, tous les deux soutenus par Tencent. Vous l’aurez compris, même si ces amendes sont parfaitement absorbables par les géants numériques chinois pour le moment, elles ont un caractère symbolique. C’est bien la première fois que la Chine inflige des amendes à ses propres entreprises nationales. Le gouvernement chinois veut s’attaquer aux comportements monopolistiques des grandes entreprises du web qui ont, selon lui, trouvé des failles réglementaires.

Nous savons désormais que les amendes risquent de n’être que le début des sanctions. Si on compare avec la situation aux États-Unis, les autorités ont décidé d’aller beaucoup plus loin avec les GAFA, notamment Google et Facebook. Pour la première fois de son histoire, Facebook a été inculpé pour abus de position dominante. La Federal Trade Commission a annoncé mercredi 9 décembre 2020 la mise en examen de Facebook. Une décision qui va dans le sens du Congrès américain qui milite depuis plusieurs mois pour un « démantèlement des plateformes dominantes ». Voilà ce qu’attend peut-être les géants chinois.