Dans la course à la 5G, nous n’avons quasiment jamais entendu parler du Japon ou d’une entreprise japonaise qui sort du lot avec des infrastructures ou une technologie en particulier. Étonnant pour un pays pionnier en matière de nouvelles technologies depuis des années. Il est évident que le Japon a perdu son avance au fil des années. Pourtant, selon le South China Morning Post, une lueur d’espoir renaît grâce à la répression menée par Trump à l’encontre de Huawei.

La répression contre Huawei bénéficie aux entreprises japonaises

Il y a vingt ans, le Japon inventait le premier téléphone portable équipé d’un appareil photo. Une étape majeure dans l’histoire de la téléphonie mobile. Aujourd’hui, tous les smartphones sont équipés d’un appareil photo et leurs caractéristiques sont même un argument commercial de premier plan. Deux décennies plus tard, en 2020, alors que les grandes entreprises mondiales du secteur développent des réseaux 5G , le pays du soleil levant a été entièrement absent du débat.

Le Japon a perdu son avance et ses grandes entreprises technologiques avec, selon TrendForce, Nokia, Ericsson et Huawei accaparent aujourd’hui 80% des parts de marché sur les infrastructures 5G. Pourtant depuis quelques mois, les entreprises japonaises ont bien compris qu’il y avait peut-être un coup à jouer. La répression menée par les États-Unis contre Huawei, une société chinoise à la pointe du déploiement de cette technologie, laisse plus de place au Japon.

Les partenaires américains recherchent des fournisseurs dans des pays alliés. Le Japon est évidemment bien placé et ses fournisseurs semblent soudain bénéficier d’un nouveau souffle. Selon Jun Sawada, directeur général du géant japonais des télécommunications Nippon Telegraph & Telephone (NTT Docomo) : « cette situation nous a donné une chance ». La répression menée par le gouvernement américain offre une opportunité à des sociétés comme NEC, Fujitsu et d’autres fabricants japonais de se relancer sur un marché qui ne peut que se développer.

Un renouveau technologique ?

Le gouvernement japonais a par ailleurs décidé de soutenir financièrement les entreprises du secteur pour les aider à accélérer leurs recherches. Depuis son arrivée au pouvoir en septembre, l’administration du Premier ministre Yoshihide Suga a fait avancer les choses en faisant de ce secteur l’un des piliers principaux de croissance.

Le Premier ministre a déclaré que : « pour prendre la tête de la technologie de la prochaine génération, y compris les technologies post 5G et 6G, le gouvernement va prendre en charge la recherche et le développement ». En tout ce sont près de 9,6 milliards de dollars qui seront alloués aux recherches dans les nouvelles technologies.

Le Royaume-Uni a décidé de bannir totalement Huawei de son territoire et sollicite déjà NEC et Fujitsu pour l’aider à déployer la 5G. Nous savons également qu’un partenariat sur la 5G se profile entre l’Inde et le Japon. Les tensions croissantes avec la Chine incitent l’Inde à promouvoir la coopération avec le Japon dans le domaine des communications. L’entreprise japonaise NEC achève actuellement la construction de câbles sous-marins sur des îles indiennes. Cela ne fait plus aucun doute : le Japon revient dans la course.