Uber l’a annoncé officiellement le 8 décembre, sa branche taxi volant, nommée Elevate, va être reprise par Joby Aviation dont le cadre n’a pas été dévoilé. Cette décision avait déjà fuitée dans les médias. C’est la suite logique de la nouvelle stratégie de Uber pour atteindre la rentabilité en 2021 : se recentrer autour de ses principales activités.

Un service de taxi volant Joby dès 2023 ?

L’accord entre Uber et Joby Aviation pour la cession d’Elevate reste pour le moment largement méconnu. Seul volet public, Uber va investir 75 millions de dollars dans la start-up et mettre en place un partenariat privilégié. Les deux entreprises se connaissent déjà, elles ont travaillé ensemble en 2019 et début 2020 Uber avait déjà investi 50 millions de dollars lors d’un cycle de financement de Joby. La société a déjà levé 820 millions de dollars.

Ces investissements montrent que, malgré la cession d’Elevate, le PDG de Uber, Dara Khosrowshahi, croit toujours à l’avenir des taxis volants, « La mobilité aérienne avancée a le potentiel d’être exponentiellement positive pour l’environnement et les générations futures ».

Joby fait figure de leader dans le domaine de taxi volant. La société développe un avion électrique à décollage vertical pouvant transporter quatre passagers en plus du pilote sur environ 240km. Plusieurs vols d’essai ont déjà été réalisés et une entrée en service est envisagée dès 2023. Pour JoeBen Bivirt, PDG et fondateur de la start-up, les avantages d’acquérir Elevate sont évidents, « L’équipe d’Uber Elevate n’a pas seulement joué un rôle important dans notre industrie, elle a également développé un ensemble remarquable d’outils logiciels qui s’appuient sur plus d’une décennie d’expérience permettant la mobilité à la demande ».

Uber, la course à la rentabilité

Du côté d’Uber cette opération s’inscrit dans une forme de continuité : la veille de l’annonce de l’accord, l’entreprise officialisait la vente de son unité voiture autonome, ATG, à la start-up Aurora, au printemps Uber avait cédé son unité de micromobilité Jump à Lime. Dans ces deux cas comme avec Joby, Uber procède de la même façon, la vente d’une branche s’accompagne d’investissement, de prise de part, dans la start-up qui la récupère. Uber Freight, spécialisé dans le transport de marchandises a emprunté une voie légèrement différente, une partie de la branche a été revendue, mais l’entreprise reste actionnaire majoritaire.

Uber a mis en œuvre une stratégie globale dans le secteur des transports, avec une présence dans le covoiturage, la logistique, la micromobilité, taxi aérien, la livraison… Difficile à assumer lorsque l’entreprise, qui n’a jamais fait de bénéfice, a subi 8,5 milliards dollars de pertes en 2019. L’objectif affiché, avant la pandémie, était d’atteindre la rentabilité au dernier trimestre 2020, mais en novembre la société affichait encore 1,1 milliard de pertes. En se recentrant sur ses activités les plus rentables, Uber espère atteindre la rentabilité en 2021, le tout en gardant le pied dans les activités de transport à fort potentiel. Un jeu d’équilibriste.