Il y a huit mois, Maryanne Moles et Samantha Woodhouse, toutes deux livreurs pour le compte de Deliveroo, ont décidé de lancer Norwich Urban Collective. Cette plateforme concurrente à Deliveroo ne prend aucune commission sur les commandes du côté des restaurateurs.

Norwich Urban Collective ne taxe pas les restaurateurs

Maryanne Moles et Samantha Woodhouse estiment que les grandes plateformes de livraison comme Deliveroo et Uber East font payer les restaurants trop chers. Les deux femmes ont donc décidé de lancer leur propre service de livraison de nourriture à domicile : Norwich Urban Collective.

Une plateforme qui pourrait à terme faire de l’ombre aux géants du marché. La petite entreprise compte déjà 15 livreurs qui effectuent des livraisons dans la ville de Norwich pour le compte de 12 restaurants. Depuis son lancement, 5 000 commandes ont déjà été passées.

Will Shu, CEO et co-fondateur de Deliveroo a répondu aux questions de CNBC à propos de ce lancement. Il affirme que : « nous accueillons toujours la concurrence avec bienveillance. Je suis convaincu que s’il y a plus d’innovations dans le secteur, c’est toujours une bonne chose pour les livreurs, les restaurants et les consommateurs ».

Ce n’est pas la première fois que Deliveroo est critiqué pour les trop grandes commissions prélevées auprès des restaurateurs, avec un taux de 37,5%.

Un modèle indispensable en période de crise

Au lieu de faire payer une commission aux restaurants, Norwich Urban Collective fait payer des frais de service aux consommateurs de 67 centimes d’euros ainsi que des frais de livraison d’environ 7 euros. Vous l’aurez compris, du côté du client il n’y a pas vraiment de différence.

C’est du côté du restaurateur que ça change tout. Avec la disparition de cette taxe, les propriétaires de restaurants vont pouvoir dégager plus de marge, ce qui semble indispensable en cette période très compliquée pour le secteur de la restauration.

Norwich Urban Collective précise sur son site web que : « après avoir observé pendant des années les principales plateformes de livraison escroquer les restaurants à plus de 30% et rémunérer les livreurs avec des cacahuètes, nous savions que nous pouvions fournir un meilleur service et laisser les restaurants respirer ».

Alors que Will Shu affirmait récemment que la pandémie avait accéléré la livraison à domicile de 2 à 3 années, Deliveroo est de plus en plus critiqué pour ses pratiques douteuses. Damien Stéffan, porte-parole de Deliveroo France, nous accordait récemment une interview podcast sur le sujet.

Il expliquait notamment que : « il y a beaucoup de gens qui pensent que les travailleurs indépendants ne cotisent pas : ce n’est pas vrai, ils cotisent. Il y a beaucoup de gens qui pensent que les livreurs chez Deliveroo ne bénéficient d’aucune protection : ce n’est pas vrai, ils bénéficient de protections, d’une assurance responsabilité civile, d’une assurance maladie ».