Selon un récent rapport néo-zélandais de 792 pages sur l’attentat de mars 2019, le terroriste de Christchurch se serait radicalisé sur YouTube. Le gouvernement semble bien décidé à le faire savoir. La radicalisation sur les réseaux sociaux est un véritable problème de société et la Nouvelle-Zélande compte bien en venir à bout.

L’idée d’un attentat à Christchurch est-elle née grâce aux algorithmes ?

Selon Jacinda Ardern, Premier ministre néo-zélandais : « ce qui est particulièrement remarquable, c’est la déclaration du terroriste selon laquelle il n’était pas un consommateur fréquent des sites d’extrême droite, mais que YouTube fût une source importante d’information et d’inspiration. C’est un point sur lequel je demande des explications aux dirigeants de YouTube ».

Il faut bien reconnaître que ce n’est pas la première fois que YouTube est directement lié à un sujet de radicalisation et à du contenu considéré comme relié au « suprémacisme blanc ». Pourtant, en 2017, le réseau social de la vidéo avait tenté d’empêcher les recherches de vidéos liées au terrorisme avec des vidéos de déradicalisation. Échec. Aujourd’hui, il y a un vrai débat pour savoir si l’algorithme de YouTube pousse les utilisateurs vers des opinions plus extrêmes au fil du temps.

Certains chercheurs affirment que la mise en place d’un modèle algorithmique destiné à maintenir les utilisateurs « accrochés aux contenus » pourrait bien être, en partie, la cause de la radicalisation. Ce n’est clairement pas l’avis d’Alex Joseph, porte-parole de YouTube. Il affirme que : « YouTube a fait des progrès significatifs dans la lutte contre les discours de haine depuis l’attentat de Christchurch en 2019. Le réseau social a renforcé sa politique de lutte et a modifié son système de recommandations ».

Les réseaux sociaux ont probablement joué un rôle

Selon le rapport, le terroriste aurait envoyé un e-mail au Parlement, au bureau du Premier ministre et aux médias, huit minutes avant de commencer son attaque. Un message également posté sur 8chan, un forum de discussion sur lequel de nombreux contenus apparentés au suprémacisme blanc ont déjà été détectés. Ce message contenait un lien vers une page Facebook sur lequel les internautes pouvaient tomber sur ce fameux flux en direct de l’attaque.

Une vidéo de 17 minutes a été mise en ligne sur Facebook, YouTube, Twitter et Instagram. Le rapport affirme que YouTube fût le réseau social le plus utilisé par le tireur avant son attaque. Il avait notamment modifié ses armes à feu avant les attaques en utilisant des tutoriels hébergés sur YouTube. Il était également passé par Facebook pour discuter de Mein Kampf d’Adolph Hitler, dans un groupe appelé The Lads Society Season Two. Bref, le rapport montre clairement que les réseaux sociaux ont vraisemblablement aidé l’homme à passer à l’acte.