Au mois de novembre, nous apprenions qu’Uber était sur le point de revendre son unité de voitures autonomes à la start-up Aurora. C’est désormais chose faite, nous informe la firme californienne dans un communiqué de presse paru ce 7 décembre 2020.

Uber se déleste de sa division ATG et prend des parts dans Aurora

Durant des années, Uber a dépensé des centaines de millions de dollars dans son projet de voitures autonomes censé lui permettre d’atteindre la rentabilité. Secouée par différentes crises, la division ATG (Advanced Technologies Group) n’aura finalement été qu’un immense gouffre financier duquel la firme californienne s’est (enfin) débarrassé au profit d’Aurora, start-up de référence dans le secteur et qui se trouve soutenue par Amazon et Hyundai.

Si les termes de l’accord entre les deux entreprises restent confidentiels, on sait néanmoins qu’Uber prendra 26% des parts de la start-up, ce qui équivaut à une transaction de 400 millions de dollars. Dans le procédé, Dara Khosrowshahi, directeur général d’Uber, rejoindra également le conseil d’administration d’Aurora.

Pour Chris Urmson, cofondateur et PDG de la start-up, cette transaction bilatérale ouvre de nouvelles opportunités de développement majeures. Dans un communiqué de presse, il explique :« Aurora disposera d’une équipe et d’une technologie incroyablement solides, d’un accès clair à plusieurs marchés et de ressources pour mettre en œuvre sa stratégie ».

De fait, un porte-parole d’Aurora a affirmé que de nouveaux emplois seraient proposés à tous les employés d’ATG, soit 1 200 personnes au total. Si cette promesse venait à aboutir, cela permettrait à la start-up de tripler ses effectifs et atteindre les 10 milliards de dollars de valorisation.

L’histoire maudite des voitures autonomes d’Uber

Comme nous l’avons précédemment souligné, depuis son lancement en 2015, la division ATG de Uber n’a pas été épargnée par les crises. La première d’entre elles remonte à 2017, lorsqu’une piétonne a été tuée lors d’un accident mettant en cause l’un des véhicules autonomes de la firme.

En parallèle, l’entreprise a dû faire face à d’importantes débâcles judiciaires, notamment avec l’affaire Levandowski. Pour rappel, celle-ci avait été portée par Waymo qui accusait Uber de vol de secrets commerciaux. Au terme de plusieurs mois de procès, un accord à l’amiable a été trouvé entre les deux entreprises, et l’ex-ingénieur d’Alphabet qui se trouvait au coeur du dossier a été condamné à purger 18 mois de prison ferme.

Enfin, ATG n’a jamais su trouver son équilibre financier. Si elle n’a pas été une seule fois rentable depuis son lancement, l’année 2020 aura été particulièrement chaotique sous l’effet de la crise sanitaire : plus de 303 millions de dollars de pertes entre les mois de janvier et septembre. Alors certes, l’abandon d’ATG au profit d’Aurora marque  la fin d’un rêve ambitieux pour Uber, mais il marque également (et surtout) la fin d’un calvaire pour l’entreprise californienne qui jonglait entre polémiques et pertes financières.