Les entreprises chinoises cotées en bourse à Wall Street risquent de bientôt devoir faire face à de nouvelles exigences de la part des autorités américaines, qui cherchent à mieux les réguler, rapporte le Wall Street Journal.

Trois ans pour se plier aux régulations

Ce mercredi 2 décembre, la Chambre des représentants a en effet voté à l’unanimité une loi, préalablement validée par le Sénat, donnant trois ans aux firmes de l’Empire du Milieu et à leurs auditeurs pour se conformer aux régulations américaines sous risque d’être bannies de Wall Street. Les entreprises chinoises comme Alibaba Group Holding Ltd. lèvent des fonds auprès d’actionnaires américains depuis de nombreuses années, mais elles violent une protection fondamentale des investisseurs, puisque la Chine ne permet pas aux régulateurs américains de vérifier leur travail et refuse que ses entreprises partagent des informations.

Le texte n’attend plus que la signature de Donald Trump, et lorsque l’on connaît ses relations avec la Chine, peu de doute plane sur le fait qu’il l’approuvera bel et bien. « Sans ce projet de loi, les Chinois nous font juste de l’obstruction, et nous ne devrions certainement pas faciliter l’obtention de capitaux américains par une société chinoise plutôt que par une société américaine », a déclaré la député démocrate Brad Sherman.

La fin d’une ère

Les législateurs sont désormais en train de réfléchir à une autre proposition dans le but de permettre aux auditeurs chinois de se conformer aux régulations américaines sans pour autant enfreindre la loi dans leur pays. Si des entreprises chinoises ne peuvent se plier aux exigences, alors elles pourront s’inscrire à une autre bourse, et notamment à Shanghaï ou à Hong Kong.

Plus de 250 sociétés basées en Chine ou à Hong Kong sont cotées sur les bourses américaines, avec une capitalisation boursière combinée de plus de 2 000 milliards de dollars, selon S&P Global Market Intelligence. Cette loi pourrait ainsi mettre un terme à une ère de croissance immense pour ces firmes.

Par ailleurs, certains politiciens craignent que cette décision ait des répercussions sur les entreprises américaines. « Trois ans, c’est beaucoup de temps. Vous avez deux économies et deux marchés financiers imbriqués, et il serait difficile de les démêler complètement. Il est avantageux pour les deux parties d’avoir une résolution avec laquelle les deux parties peuvent vivre », explique Marc Iyeki, ancien responsable des cotations de la région Asie-Pacifique à la bourse de New York.