La Chine mène une véritable campagne contre les États-Unis pour tenter de faire éclater le monopole « quasi-américain » sur le marché des semi-conducteurs. Aujourd’hui nous apprenons par Nikkei Asia que plusieurs ingénieurs chevronnés de Synopsys et de Cadence, deux grandes entreprises américaines du marché, viennent de rejoindre X-Epic, Shanghai Hejian Industrial Software et Advanced Manufacturing EDA . Trois startups chinoises qui se donnent pour mission de concurrencer les géants américains.
La Chine contre-attaque et tente de briser le monopole des semi-conducteurs
La répression américaine est de plus en plus forte. Les sanctions appliquées par l’administration Trump à l’encontre de Huawei ont même poussé l’entreprise chinoise à se retrouver à court de puces pour ses smartphones. La production des semi-conducteurs Kirin 9000, conçues par les propres ingénieurs de Huawei à destination des appareils haut de gamme de la marque, s’est arrêtée le 15 septembre. Elles étaient jusque-là produites par la firme Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC) qui utilisait des technologies de fabrication américaine. Malheureusement, Huawei n’avait pas les capacités de fabriquer ses propres puces.
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C’est en voyant cela que le gouvernement chinois a décidé de ne pas se laisser faire. Pékin ne veut pas laisser les États-Unis exploiter les faiblesses de ses géants technologiques et encore moins priver ses entreprises d’un marché entier. Si les États-Unis dominent depuis longtemps ce segment avec notamment des entreprises comme Synopsys, Cadence, Mentor Graphics ou Ansys, contrôlant environ 90% du marché mondial, la Chine compte bien renverser la tendance. Pékin a incité la création de jeunes pousses dans le domaine, résultat : trois grandes startups se sont déjà positionnées sur ce marché.
Des talents de Synopsys et de Cadence sont passés « côté chinois »
Un développeur basé en Chine et travaillant pour l’une de ces entreprises explique que : « nous voyons de plus en plus de personnes ayant travaillé auparavant avec de grandes entreprises américaines de conception de semi-conducteurs rejoindre des startups chinoises parce qu’elles pensent que c’est une opportunité unique. Auparavant, peu d’entrepreneurs voulaient lancer une entreprises dans la conception de puces car il s’agit d’un marché de niche, dominé par d’énormes acteurs. Aujourd’hui, pour la première fois, il y a une demande croissante en Chine ».
Un ancien directeur général adjoint de Synopsys a par exemple rejoint X-Epic, une entreprise basée à Nanjing. Ce n’est pas tout, un ancien vice-président de Cadence, avec plus de 30 ans d’expérience a aussi rejoint la société en tant que responsable scientifique le 3 août 2020. X-Epic a annoncé au début du mois de novembre que Tiyen Yen, un ancien cadre de Cadence, rejoindra la société en tant que vice-président de la R&D. Et c’est le même schéma dans chacune des trois startups chinoises qui se sont positionnées sur le marché des puces.
La Chine se met en marche pour conquérir un nouveau marché. Les nombreuses entreprises technologiques locales pourraient bien décider de se fournir auprès de fabricants chinois plutôt qu’auprès des américains pour éviter d’être soumis aux caprices d’un président. Les États-Unis ont probablement de quoi s’inquiéter.