L’Europe a reçu de l’exécutif le mercredi 25 novembre 2020 une proposition afin de limiter le brassage des données en dehors de l’UE. Une annonce choc pour certains quand des entreprises telles que Facebook, Google, ou Amazon ne cessent de grandir et de s’étendre dans l’Union européenne.


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Alors que l’Europe a complètement perdu la bataille sur les échanges de données personnelles, elle compte bien se rattraper sur les données non commerciales des diverses entreprises présentes dans le territoire.

Vers une sécurité propre à l’Europe

L’Union européenne compte bien rattraper son retard et a décidé d’aider les entreprises du secteur privé et public à échanger librement leurs données non commerciales depuis un seul endroit. Celles-ci seront accessibles sous certaines conditions. Du côté de l’Europe, ces données seront sécurisées afin de garantir la satisfaction et la confiance des entreprises.

Ces échanges pourront être utilisés à but non lucratif et devront être autorisés par l’entreprise en amont. Une fiche sera alors remplie par les entreprises avec les informations les plus pertinentes à partager au sein même de l’Europe tout en les gardant anonymes.

Des intermédiaires (des courtiers) devront s’engager à proposer ces services aux entreprises afin de promouvoir les engagements de l’Europe vis-à-vis des entreprises. Ces agents devront rendre des comptes aux autorités compétentes sur les raisons du partage des diverses données. D’ailleurs, ils ne pourront pas (eux aussi) utiliser ces données contre de l’argent ou pour eux-mêmes.

Européaniser les échanges de données

Cette nouvelle annonce amène une approche innovante quant aux données des gouvernements, des entreprises du secteur public et privé au sein même de l’Union européenne. Un enjeu colossal et hautement stratégique.

Ces données sont de plus en plus transférées vers des serveurs cloud dans le monde entier, plus particulièrement aux États-Unis. La plupart des données qui passent les frontières de l’Union européenne sont des données administratives, dans le domaine de la santé, et gouvernementales.

La croissance du recours aux services de cloud ne fait qu’accentuer cette tendance… L’arrivée de la 5G dans quelques villes, mais aussi des réseaux 5G privés entraînera inévitablement une autre croissance du transfert des données hors UE. Beaucoup trop d’entreprises stockent leurs données dans un hébergement maison non sécurisé et se font pirater.

Contrôler l’arrivée des services cloud

D’autre part, cette proposition vise les grandes entreprises telles qu’Amazon, Microsoft et Google à être beaucoup plus transparentes vis-à-vis des contenus qui sont hébergés, et agir au mieux pour protéger les clients en cas de fuites de données.

Cela pourrait inciter les entreprises à utiliser des stockages cloud de l’Union européenne afin de garantir leurs sécurités sans pour autant l’interdire. Pour rappel, Amazon possède 40 % des parts en Europe suivie par Microsoft 15 % et Google avec 7,2 %. D’ailleurs, Microsoft a annoncé qu’il renforcera le chiffrement des données personnelles de ses clients. De plus, il n’hésitera pas à bloquer et amener en justice tout gouvernement qui ne respectera pas le RGPD ou le CCPA.