La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a rédigé un procès-verbal à l’encontre de Wish, qu’elle accuse de pratiques déloyales et de comportements trompeurs vis-à-vis des consommateurs.

Le consommateur est « induit en erreur »

Fondé en 2010, le site de eCommerce basé à San Francisco se spécialise dans la vente de produits bon marché principalement fabriqués en Chine. Avec 100M d’utilisateurs actifs par mois en moyenne, la plateforme a enregistré un chiffre d’affaires d’1,9 milliards de dollars en 2019. Après près d’un an d’enquête et près de 9 000 annonces épluchées, la DGCCRF a toutefois mis au jour des pratiques très douteuses de la part de la firme californienne.

Le service basé à Bercy a ainsi relevé que les fortes réductions mises en avant sur le site, qui en font principalement son fond de commerce et allant parfois jusqu’à -90% étaient « dénuées de toute réalité économique » ; elles sont en effet basées sur des prix trompeurs et enflés. En outre, Wish fait la promotion de produits à « très forte notoriété » qui ne sont en fait pas disponibles sur sa plateforme, poussant les utilisateurs à se rabattre sur d’autres biens.

Selon la DGCCRF, l’entreprise a également recours à des pratiques s’approchant de la contrefaçon en proposant « des produits présentant des logos et signes distinctifs s’apparentant à ceux de marques déposées notoires (notamment marques de sport, parfums prestigieux, etc…) de nature à induire en erreur les consommateurs ».

Des faits « particulièrement graves »

Et ce n’est pas tout. Certains descriptifs de produits sont en anglais, même sur la version française de la marketplace. Or, les consommateurs sont censés avoir toutes les informations nécessaires sur les produits pour décider d’un achat ou non. « Ces pratiques, si elles étaient confirmées par le juge, seraient particulièrement graves car susceptibles d’altérer le comportement des consommateurs et d’induire une concurrence déloyale vis-à-vis des autres commerçants », explique la répression des fraudes.

« Il revient maintenant à l’autorité judiciaire de donner les suites qu’elle jugera nécessaires aux manquements présumés relevés par la DGCCRF et consignés dans le procès-verbal transmis au Procureur de la République », continue-t-elle. Si elle est déclarée coupable, la plateforme Wish risque une amende allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires total.